Des formations n'arrivent plus à suivre le rythme malgré le renfort de choix opéré à coup de milliards en début de saison. Après quelques titres remportés par l'ES Sétif et la JSK chargés d'espoir, notre football est revenu à ses travers : contestation des arbitres, attaques inexistantes, entraîneurs «démissionnés» ou en danger, indiscipline des joueurs à l'intérieur et hors du terrain, dissensions au sein des bureaux directeurs, supporters en colère, etc. Pis, après quelques années qui ont vu éclore et émigrer quelques talents, les bons joueurs se font de plus en plus rares ou alors évoluent dans des ambiances guère propices à la progression. D'autres encore s'égarent par manque d'encadrement. Aujourd'hui, d'ailleurs, ce sont les encadreurs eux-mêmes qui ont besoin d'être encadrés. C'est dire combien le constat est inquiétant. Joueurs et entraîneurs ne parlent presque plus de football et ce sont les présidents qui s'affichent, parlent de technique et de tactique, font à leur guise le choix des joueurs et des entraîneurs. C'est aussi la rue qui décide de débarquer tel technicien ou de recruter tel autre. Et ce, au détriment des règles primaires du football car on sent que leur démarche n'obéit à aucune logique sportive. Joueurs et entraîneurs en profitent pour mieux se cacher et fuir leurs responsabilités qui sont le jeu, grand absent de nos stades par les temps qui courent. L'argent ? Parlons-en ! Aujourd'hui, toute la «chaîne footballistique» met en avant les problèmes financiers pour justifier les égarements et les dépassements de tous genres. Comme si bien diriger et bien jouer nécessitent plein de billets dans les poches. Deux exemples édifiants : le MC Alger et le CR Belouizdad, les deux clubs ont changé (malgré eux, il faut bien l'avouer) d'entraîneur et surtout de président. Pour quels résultats ? Trois défaites consécutives en quatre matches. Prenons la JSK, équipe championne en titre, constellée d'étoiles qui n'arrive pas à retrouver ses marques. Tout ce qui s'y passe justifie-t-il les 4 buts marqués en sept rencontres depuis le début de la saison ? Les quatre grands, parlons-en aussi, c'est vrai que les attaques béjaouie ou sétifienne font des miracles, grâce notamment à Belkheir, Boukessessa, Belatreche, Belakhdar côté kabyle ou Ziaya, Djediat et Hemani côté sétfifien. Le CRB vient de «démissionner» son entraîneur pour des raisons techniques et on ne sait toujours pas combien durera cette période de transition. L'USMB traverse une période de turbulences n'a presque pas d'attaque et souffre de la baisse de régime de ses joueurs de base. Le MCS, enfin, commence à peine à sortir la tête de l'eau et c'est la même situation pour les Mouloudéens comme pour les Bordjis. La venue du mercato aiderait-elle à la sérénité ? Dans le cas contraire… Cela pour conclure que l'ambiance n'est pas très saine en ce début de saison, que les relations entre les différentes composantes de notre football (FAF, LNF, MJS) ne sont guère claires et que le niveau est en baisse. La FAF et la LNF ne se soucient guère des clubs, seuls quelques présidents de club, abonnés et privilégiés, bénéficient des largesses et des reports comme bon leur semble. Sinon, comment expliquer le report du match ASK-USM Alger sans raisons apparentes ? La violence physique et la dégradation de la morale gagnent dangereusement du terrain. Elles envahissent pratiquement tous les domaines. Passe encore pour les dépassements enregistrés du côté des travées où le public manifeste souvent son courroux d'une manière peu orthodoxe. Mais quand le virus de la brutalité, des mauvaises manières et de l'irrespect se propage et contamine présidents, vice-présidents, responsables et joueurs, la donne change et le problème devient autrement plus grave. Car ces «personnalités» sont en principe là pour encadrer, donner l'exemple, canaliser et non provoquer le déchaînement des foules. Quelle sera la suite et qui s'en soucie vraiment ? M. G.