Le Réseau algérien des médias pour l'économie verte et l'environnement (Rameve) a invité, hier, au siège d'Interface Médias, Nazim Zouioueche, ex-P-dg de Sonatrach, pour parler de gaz de schiste. Zouioueche a déclaré qu'il faut rester en veille et évaluer, de la manière la plus précise possible, le potentiel algérien en gaz de schiste, sans perdre de vue, pour autant, le renouvelable, une énergie qu'il est nécessaire de développer et de promouvoir, afin de satisfaire aux besoins intérieurs en énergie électrique, avant de penser à exporter l'énergie issue du renouvelable. M. Zouioueche estime qu'il faut miser sur le solaire, car, l'éolien, l'Algérien n'en dispose pas assez, contrairement à certains pays, à l'exemple du Maroc qui a une façade sur l'Atlantique. L'invité de Rameve ajoute que l'Algérie peut développer l'hybride (gaz/solaire), en augmentant la part du solaire dans l'énergie produite. Dans l'hybride, il faut aller vers «80% de solaire et 20% de gaz», recommande-t-il.Au sujet du schiste, Nazim Zouioueche a fait remarquer que le procédé connu dans l'extraction des «roches mères» est le même que la technologie utilisée dans l'exploration du conventionnel. «Aujourd'hui, c'est la fracturation hydraulique qui a cours dans le domaine du schiste, et ce ne sont pas nécessairement les grosses pointures de l'industrie pétrolière et gazières qui l'utilisent, il n'y a pas de procédé particulier en matière d'extraction de gaz de schiste», résume-t-il. La fracturation hydraulique nécessite de grosses quantités d'eau (entre 5 000 et 20 000 mètres cubes).Mais à quel prix, le gaz de schiste est-il rentable ? Nazim Zouioueche avance que les Américains, les seuls à avoir développé l'extraction du gaz de schiste, tablaient, au lancement des explorations, sur cent dollars, alors qu'aujourd'hui, les cours du gaz ont sensiblement baissé (7 dollars), relève-t-il. Toutefois, la détérioration des marchés de gaz ne constitue pas, pour eux, un obstacle à l'investissement, selon Zouioueche. Car, ajoute-il, ce qui intéresse le plus les Américains, c'est le marché intérieur qui contribue fortement au PIB. «On ne peut tirer qu'environ 5% de production des ressources en schiste», précise l'invité de Rameve. Pour dégager de la production, la rendre rentable, maintenir les plateaux de production, il faut forer plus vite que le déclin des puits, dit-il. Aux Etats-Unis, 55 000 puits ont été forés à ce jour. L'Algérie a foré, entre 4 et 5 000 puits depuis qu'elle a commencé l'exploration en hydrocarbures, souligne-t-il. Nazim Zouioueche a par ailleurs plaidé pour l'instauration d'un modèle de consommation d'énergie, estimant, par exemple, bas les prix de gasoil. Y. S.