Le projet de la révision partielle et limitée de la Constitution, décidé par le président de la République, sera présenté aujourd'hui au vote au palais des Nations. Le Parlement, qui a été convoqué par Abdelkader Bensalah, lundi dernier, à une réunion extraordinaire dans cette perspective, devra adopter ledit projet sans surprise. L'Alliance présidentielle, qui constitue une majorité dans le Parlement, à laquelle s'ajoutent les députés du PT, les indépendants et une partie du FNA, s'est déjà prononcée en faveur de la révision. D'ailleurs, l'instance de coordination parlementaire des partis de l'Alliance présidentielle a tenu à affirmer, hier encore, que les députés des trois partis voteront en faveur du projet de loi. L'Algérie aura donc aujourd'hui une nouvelle Constitution en remplacement de celle de 1996. Cette dernière va permettre au chef de l'Etat, dans le cas où il le décide, de se présenter, pour une troisième fois, à l'élection présidentielle. Certains observateurs de la scène politique n'ont d'ailleurs pas manqué d'affirmer que Abdelaziz Bouteflika n'a procédé au changement de la Constitution que dans le but d'amender l'article 74. La rapidité avec laquelle ce projet de loi va être adopté confirme, selon ces observateurs, l'intention du chef de l'Etat de postuler pour un troisième mandat. D'autres soutiennent qu'il ne s'agit là que d'un rééquilibrage des pouvoirs en mettant fin au bicéphalisme. Abdelaziz Bouteflika, qui préside le Conseil des ministres, a changé son chef de gouvernement par un Premier ministre qui aura pour tâche l'exécution de son programme. Le Président s'est également offert la latitude de nommer des vice-premiers ministres, ce qui pourrait, à n'en pas douter, lui permettre d'assurer des équilibres politiques. Le Président a aussi mis fin à tout amalgame en précisant, dans l'article 79, que c'est au chef de l'Etat que revient la nomination des membres du gouvernement après consultation du Premier ministre. Il ne reviendra donc plus à un chef de gouvernement de former son Exécutif. Il est à rappeler que les amendements proposés par le président Bouteflika s'articulent autour de cinq volets, à savoir la protection des symboles de la révolution et de l'Etat algérien, la promotion de l'écriture et de l'enseignement de l'histoire, la promotion des droits politiques de la femme, la consécration du droit souverain du peuple à choisir librement ses dirigeants et, enfin, la réorganisation et la clarification des rapports entre les constituants du pouvoir exécutif. Il ne s'agit là, selon la déclaration même du chef de l'Etat, que d'un premier amendement et que la Constitution sera revue en profondeur dans un avenir proche. H. Y.