Photo : M. Hacène Par Younès Djama Pour son avant-dernier meeting avant la clôture, aujourd'hui, de la campagne électorale pour les locales du 29 novembre, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a choisi la salle Atlas de Bab El Oued pour s'adresser à ses militants et sympathisants. Devant une foule nombreuse, Mme Hanoune a axé son intervention sur la nécessité de participer à ce scrutin qui, a-t-elle estimé, revêt une importance capitale pour le citoyen du fait de sa proximité avec les élus. Dans ce sillage, la première dame du PT a plaidé pour de plus amples prérogatives au profit des élus des assemblées communales. «Le maire doit disposer de plus de prérogatives, notamment d'ordre législatif et exécutif», a-t-elle martelé, prenant exemple sur la Grande Bretagne «où les édiles bénéficient d'une immunité tandis que leur statut dépasse celui d'un député du Parlement». Dénonçant la «privatisation» des biens des communes, l'oratrice a appelé à desserrer l'étau sur les élus locaux que la «mainmise» de l'Administration symbolisée par le wali et le chef de daïra empêche d'exercer ses fonctions. «Il est inadmissible que l'élu local continue à pâtir du diktat de l'Administration. Qu'il faille l'aval du chef de daïra pour que le maire signe une délibération, ce n'est plus acceptable. La distribution des logements est une mission qui doit échoir au maire et non plus au chef de daïra», tonne Mme Hanoune au milieu des acclamations. Concernant toujours les assemblées locales, la responsable du PT a appelé à les doter de «budgets suffisants» à même de les aider à assurer leur développement. Après avoir qualifié de «réussie» la campagne durant laquelle elle a eu à sillonner une bonne partie du pays, Louisa Hanoune a déclaré que son parti est présent dans 57 assemblées locales au niveau de la capitale en plus de l'assemblée de wilaya. Elle assure que le parti ne renferme pas «des intrus et des corrompus». Elle mise sur ces élections locales pour prendre sa revanche sur les élections législatives de mai 2012, au cours desquelles, a-t-elle dit, son parti s'est vu «spolier» de plusieurs sièges, notamment dans la capitale, et qui auraient bénéficié aux deux partis RND d'Ahmed Ouyahia et FLN de Belkhadem. «Aucune situation n'est inéluctable, certifie-t-elle d'un ton assuré. L'épisode de mai 2012 (élections législatives durant lesquelles le PT a subi les conséquences de la fraude, selon l'oratrice, Ndlr) ne doit pas se reproduire.» Prenant l'auditoire et l'opinion publique pour témoins, Louisa Hanoune prévient le gouvernement et le ministère de l'Intérieur contre toute dérive qui pourrait entacher le processus électoral. À ce propos, elle exhorte le département d'Ould Kablia et les autorités locales (walis) à veiller à ce que les corps constitués ne votent pas «une, deux voire trois fois…», après la décision du gouvernement de faire voter les membres des corps constitués dans leurs lieux de résidence y compris par le biais d'une procuration. En conclusion, Louisa Hanoune a plaidé pour un nouveau découpage administratif, pour répondre à l'augmentation exponentielle du nombre de la population, lequel avoisine les 37 millions, alors qu'il était de 9 millions au lendemain de l'indépendance.