Photo : M. hacène Par Amirouche Yazid Le quotidien El Moudjahid a rendu, hier, un hommage à l'un de ses anciens directeurs, en la personne de Noureddine Naït Mazi, qui a dirigé la publication du journal à deux reprises. La première entre 1970 et 1980, la seconde de 1983 à 1990. Entre les deux périodes, Naït Mazi était au ministère de la Communication. La carrière de ce journaliste, fortement respecté au sein de la corporation a débuté en 1963 au sein du journal le Peuple. Elle a pris fin en 1990 quand l'entreprise El Moudjahid changea de statut juridique. Son parcours a été jalonné par des expériences inoubliables au cours desquelles il a eu à rencontrer des personnalités de haut rang, notamment durant les années 70 et 80 où l'Algérie était la colonne vertébrale du mouvement des non-alignés. El Moudjahid avait alors la mission de traduire la ligne de conduite de l'Algérie. Pour retracer la riche carrière de Naït Mazi, le journaliste Salim Aggar a réalisé un documentaire de 52 minutes dans lequel il a rassemblé de nombreux témoignages de journalistes de l'ancienne génération qui ont travaillé sous sa direction. Proposée par Ahmed Fattani, l'idée d'un documentaire sur Naït Mazi a ainsi amené Salim, à interviewer plusieurs acteurs des médias. Chacun selon sa formule, ils ont tous mis en avant les qualités, à la fois intellectuelles et morales, de Naït Mazi, «décoré» à la fin de la cérémonie-hommage d'un burnous blanc offert par El Moudjahid. Mouloud Achour, journaliste et écrivain, déclare ainsi que «Naït Mazi n'a jamais cessé d'être journaliste». Ahmed Halli, aujourd'hui chroniqueur au Soir d'Algérie, évoque «une autorité tranquille». Nacer Mehal, ancien ministre de la Communication, parle d' «un homme de rigueur et d'honnêteté». Bachir-Cherif Hassen, directeur de la Tribune, reconnaît à Naït Mazi «un fonctionnement rigoureux». Omar Berbiche, ex-journaliste d'El Moudjahid et actionnaire à El Watan, souligne qu' «il n'a jamais été un frein pour les journalistes». Youcef Aggoune témoignait du charisme du personnage en disant qu' «il nous a été inaccessible». Ahmed Fattani, ancien d'El Moudjahid et aujourd'hui directeur de l'Expression, se souvient de sa première rencontre avec Noureddine Naït Mazi. C'était en 1969 quand Fattani frappait à la porte d'El Moudjahid pour un poste au sein de la rédaction. Il a été recruté en tant que stagiaire pour une durée de 2 ans.Au sujet de l'exercice de ses responsabilités en tant que directeur d'El moudjahid, Naït Mazi n'a guère été évasif. «Je dois dire qu'il n'y a jamais eu de pression sur moi en tant que directeur du journal. Il y avait des directives aux fins de traduire les positions du pays, mais jamais de pressions.» Soutenant la nécessité pour un journal d'avoir une ligne éditoriale, Naït Mazi note que «les choses ne sont pas claires». Il fera remarquer que «les lignes éditoriales sont fluctuantes dans les journaux algériens».