Photo : Sahel Par Fella Bouredji Plusieurs maisons d'édition de l'intérieur du pays n'ont pas pu participer à la 13e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila), qui a fermé ses portes il y a à peine une semaine. Elles n'ont pas pu présenter et faire découvrir leurs nouvelles publications pour des contraintes liées aux déplacements vers la capitale qui peuvent s'avérer coûteux sans pour autant être rentables. Médias Plus fait partie de ces maisons d'édition, et, pour ne pas se limiter aux seuls éditeurs présents au Sila, nous sommes allés à la rencontre de ses responsables pour découvrir les nouveautés de cette entreprise constantinoise qui active sur le terrain depuis plus de 20 ans avec des espaces de librairies et d'éditions. Au menu, une dizaine de nouveaux ouvrages : des romans, des livres d'histoire et de patrimoine fidèles à la ligne éditoriale que s'impose depuis deux décennies Médias plus… Une maison d'édition active Dans la catégorie roman, deux grandes nouveautés sortent du lot : Les Matins de Jénine, de Susan Abulhawa, une Palestinienne réfugiée aux Etats-Unis et Haschisch, traduit de l'arabe par l'auteur marocain Youssef Fadel, un bilingue porté aussi bien sur le théâtre que sur le cinéma, dont c'est là la première traduction en langue française. Les matins de Jénine est une fiction historique. Un récit intimiste qui met en scène trois générations d'une famille palestinienne, avec comme toile de fond les affres du plus insondable conflit politique du siècle, celui qui confronte les Palestiniens à Israël. Haschisch, lui, soulève l'épineuse problématique des «harraga» à travers le parcours d'une jeune femme énigmatique qui rêve d'un départ définitif en quête d'une vie meilleure. L'histoire se situe dans un village symbolique du détroit de Gibraltar. Une moisson de livres Hormis ces deux nouveautés, il a été procédé à la réédition de trois œuvres de Malek Haddad à l'occasion du 30e anniversaire de sa mort : Je t'offrirai une gazelle, le Quai aux fleurs ne répond plus et l'Elève et la leçon. Dans la catégorie essai, un ouvrage sur la littérature dans la ville des Ponts suspendus attire l'attention : Constantine et ses romanciers, de Nedjma Benachour, qui y trace une réflexion sur la vie littéraire constantinoise à travers trois genres : les récits de voyages, les témoignages et, enfin, les textes fictionnels. Tu ne parleras pas la langue est un autre essai qui vaut le détour. Le marocain Abdelfattah Kilito, professeur à la faculté de lettres de Rabat, y traite de la rencontre de la culture arabe avec celle de l'Occident. Et pour mieux découvrir les campagnes algériennes, les curieux pourront se laisser guider par la voix du géographe et professeur émérite à l'université d'Aix-en-Provence, fin connaisseur de l'Algérie, Marc Côte, dans son ouvrage Pays, paysages, paysans d'Algérie. Ceux qui s'interrogent sur les problèmes migratoires qui se posent avec acuité ces dernières années pourront s'en remettre à Stéphane de Tapia, directeur de recherche au CNRS. Dans son essai, Système migratoire euro-méditerranéen, il met le doigt sur le point névralgique des flux nord-sud en proposant un aperçu critique de la littérature existante sur le thème du «co-développement». Des lectures pour tous les goûts Dominique Vidal, directeur du Monde diplomatique, a joint sa voix à celle d'Alain Gresh, directeur adjoint du célèbre hebdomadaire français pour porter un regard exhaustif sur les interminables crises qui tourmentent le Proche-Orient depuis près d'une décennie dans un ouvrage intitulé Palestine 1947, un partage avorté. Toujours dans la catégorie livres d'histoire, Bouda Etemad, professeur aux universités de Genève et de Lausanne nous propose un essai sur la problématique de la colonisation sous le titre évocateur de Crimes et réparations – l'Occident face à son passé colonial. Un autre livre historique vaut la peine d'être lu, Paris 1961 - Les Algériens, la terreur d'Etat et la mémoire, signé Jim House, enseignant à l'université de Leeds où il dirige le Centre d'études culturelles françaises et francophones et Neil MacMaster, maître de conférences à l'Ecole d'études politiques, sociales et internationales de l'université d'East Angelia. Il s'agit d'un ouvrage dans lequel ces deux historiens britanniques reviennent sur les massacres d'Algériens le 17 octobre 1961, à la lumière d'archives inédites, de sources orales, de journaux et de tracts, à travers lesquels ils déjouent la version officielle française. Les 100 discours qui ont marqué le XXe siècle est un recueil réalisé par trois chercheurs en sciences po et histoire : Hervé Broquet, Catherine Lanneau et Simon Petermann. Ils y rassemblent une compilation qui cristallise les évolutions de la pensée politique à travers les discours d'hommes d'Etat. Le dernier ouvrage de la collection est destiné aux étudions en sciences de l'information et de la communication mais aussi aux journalistes. C'est le Manuel de journalisme d'Yves Agnès, chef de rédaction à Ouest-France et rédacteur en chef au journal le Monde. Il propose donc un outil indispensable à tout journaliste professionnel ou à tout étudiant qui aspire à le devenir. Les prix de ces ouvrages oscillent entre 350 et 1 200 dinars. Ce qui reste relativement abordable…donc, bonne découverte…