En dépit de certaines carences, le salon a observé une affluence remarquable. La dixième édition du Salon international du livre d'Alger a fermé sa dernière page vendredi dernier. Comme attendu, la dernière journée de ce Sila a observé une affluence des plus remarquables. Cela va de soi, d'autant que les amis du livres ont eu «l'appétit» coupé pendant les journées de mercredi et jeudi, tenant compte de la tenue du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation. Ainsi, prévu initialement du 21 au 30 septembre, la présente édition du Salon du livre a été donc écourtée de deux jours, réduisant ainsi sa durée de dix à huit jours. Cela n'a en effet pas laissé les exposants dans l'indifférence. A en croire certaines sources, plus de 30% d'exposants ont quitté l'Algérie, après la fermeture du salon, mardi dernier au soir, en direction de leurs pays. Ces participants citent, pour cause, les frais de revient exorbitants de leur séjour à l'hôtel Hilton. Aussi, il ne manquent pas de souligner que la suspension, pendant deux jours, du salon leur a occasionné plusieurs préjudices, entre autres le non-recouvrement des frais de leur participation. Pourtant le P-DG de l'Anep, M.Ahmed Boucenna, a assuré, lors d'un point de presse animé mardi dernier au Palais des expositions (Pins Maritimes) que les exposants seront «remboursés rubis sur l'ongle». Il a souligné en outre que «les journées d'exposition ont été prolongées jusqu'à 22h. Ce qui fait que les exposants ont gagné plus de quinze heures.» En dépit de ces carences, que même les organisateurs reconnaissent, l'affluence a été des plus remarquables. A en croire le directeur de la Safex, M.Rachid Gacemi, plus de «35.000 visiteurs se sont rendus au salon durant le premier week-end. Tandis que les autres jours de la semaine, ce chiffre a dépassé les 20.000 visiteurs». Par ailleurs, l'édition 2005 du Sila, qui s'est déroulée sous le thème «Revisiter la mémoire» par la littérature et à travers l'écriture de l'histoire, avait réuni quelque 667 éditeurs représentant 23 pays arabes et occidentaux, chiffre en hausse comparativement à l'édition 2004 où il a été enregistré une participation de 578 maisons d'édition de 21 pays. Ainsi, des hommages ont été rendus à plusieurs personnalités ayant marqué l'histoire de notre pays, Saint Augustin, l'Emir Abdel Kader, Malek Bennabi ... En su, la création d'espaces de rencontres entre les écrivains algériens des deux expressions, française et arabe, et la comparaison de leurs expériences à travers une littérature comparée, a constitué l'un des principaux thèmes débattus lors d'une série de conférences et rencontres organisées en marge du salon. Dans ce contexte, il faut souligner que le Prix des libraires algériens, créé pour récompenser l'oeuvre la plus vendue, a été attribué cette année à Maïssa Bey. «Une écrivaine qui aurait marqué les lecteurs ces dernières années» et qui, comme Malek Haddad jadis, «vit l'exil de son expression française». La littérature féminine a été également au centre des débats du 10ème Sila. Plusieurs écrivaines, dont justement la lauréate du prix 2005 des libraires algériens, ont discuté de la problématique de l'acte d'écrire chez les . «Dans la fiction rien ne dit que c'est une femme qui écrit», ont estimé les participantes. «C'est le regard des autres qui donne une spécificité à cette écriture de », tranchent-elles. Sur un autre registre, nombreux sont les participants au 10ème Salon international du Livre d'Alger (Sila) qui ont exprimé leur satisfaction quant au «nombre croissant des visiteurs par rapport à l'édition précédente» et qui a été évalué approximativement à «quelque 20.000 visiteurs par jours» par le directeur de la Société algérienne des foires et expositions Safex. Pour le président du syndicat des éditeurs du livre, M.Mohamed Tahar Guerfi, le plus important dans cette 10éme édition du Sila a été la participation des 63 éditeurs algériens parmi les 70 adhérents au syndicat. Cette édition du Sila «nous a conforté dans notre conviction de toujours: à savoir la fidélité du public algérien et son amour pour la lecture», et ce, «en dépit de l'inexistence d'un réseau efficient de distribution de ce produit à l'échelle nationale», a-t-il estimé.