La Palestine devrait devenir aujourd'hui un Etat observateur de l'ONU après une bataille diplomatique qui dure depuis des années. Le président Mahmoud Abbas va demander à l'Assemblée générale de voter une résolution dans ce sens. Le vote devrait être historique dans la longue histoire de la lutte des Palestiniens pour la libération du joug colonial et la création de leur Etat. Le projet de résolution, assuré de recueillir la majorité requise, demandera à l'Assemblée générale d'accorder à la Palestine le statut «d'Etat observateur non membre» des Nations unies et «exprime l'espoir que le Conseil de sécurité considérera de manière favorable» sa candidature comme membre à part entière, déposée en septembre 2011.Le statut d'Etat observateur permettra à la Palestine d'adhérer à de nombreuses organisations et traités internationaux, tels que la Cour pénale internationale (CPI) ou la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils, ou d'en devenir membre à part entière lorsqu'elle y siège déjà comme observateur. Une évolution importante sur le plan du droit international qui ne manquera pas d'ouvrir des champs nouveaux à la lutte des Palestiniens pour leurs droits. Une victoire diplomatique qui ne manquera pas d'incommoder certaines capitales. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Malki, a affirmé que «certains Etats sont très inquiets de notre possible recours à la CPI et nous ont donc pressés de nous engager à ne pas emprunter une telle voie, mais nous avons refusé». Le projet de résolution sera présenté au nom de 60 Etats membres. La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, va voter favorablement. Egalement parmi les pays européens où le suffrage fait débat ; la France a annoncé qu'elle voterait pour la résolution, ainsi que l'Espagne, la Norvège, l'Autriche, le Danemark et la Suisse. L'autre pays européen membre permanent du Conseil de sécurité, la Grande-Bretagne, a annoncé une abstention et l'Allemagne a exclu de voter pour. L'Etat hébreu, qui refuse d'appliquer plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, et les Etats-Unis, s'opposent catégoriquement au projet et vont même jusqu'à menacer de sanctions la partie palestinienne. Le Département d'Etat américain a indiqué que si la résolution passait, il ne faudrait pas «compter sur une réponse favorable du Congrès» sur le déblocage de 200 millions de dollars d'aide promise par Washington. Israël a brandi des mesures de rétorsion, dont le blocage des taxes perçues pour le compte de l'Autorité palestinienne. Cependant, la Ligue arabe a promis un «filet de sécurité» de 100 millions de dollars par mois en cas de sanctions financières israéliennes et américaines. La date de ce 29 novembre reste symbolique. Depuis 1978 c'est la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Elle a été choisie par l'ONU car ce fut le jour où, en 1947, cette organisation internationale a voté le plan de partage de la Palestine. Le jour où le déni de droit a commencé. M. B.