Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, a affirmé hier que le phénomène de l'inflation est «conjoncturel» et devrait connaître une baisse à partir de l'année prochaine. S'exprimant en marge d'un séminaire sur la stabilité financière et la croissance économique dans les pays arabes, Laksaci a estimé que la BA «a beaucoup travaillé depuis 2011 sur les déterminants de l'inflation, donc nous connaissons assez bien ce phénomène». Il fera savoir aussi que la Banque a conçu un modèle de prévision de l'inflation à court terme, d'une période de deux ans, et que le taux devrait se stabiliser autour de 4 à 4,5 % sur le moyen terme. Rappelons que le taux d'inflation n'a pas cessé de grimper ces derniers mois, frôlant même les 10 %. En outre, le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué qu'«un groupe de travail, regroupant la Banque d'Algérie, les banques commerciales et le ministère des Finances, vient d'être installé pour préparer des mesures immédiates qui visent notamment à faciliter aux ménages l'ouverture de comptes bancaires». Ce groupe devrait annoncer prochainement des mesures de facilitations bancaires au profit des citoyens mais aussi aux opérateurs économiques pour l'accès au financement. En fait, pour Laksaci, le développement des crédits à l'économie hors hydrocarbures et une inclusion financière sont deux défis que doit relever la BA. Il a estimé dans ce cadre que l'inclusion financière passera par la facilitation des crédits aux PME. Lors de son intervention devant les participants à cette rencontre, il a affirmé que l'année prochaine sera «déterminante» en ce qui concerne la consolidation d'une supervision bancaire basée sur la gestion des risques. Il a annoncé d'ailleurs l'entrée en vigueur d'un nouveau modèle de simulation de la résistance des banques (Test stress).Quant à la Centrale des risques, le patron de la Banque d'Algérie a assuré qu'elle sera modernisée et sera opérationnelle à partir de l'année prochaine et intégrera les crédits aux ménages. Il fera remarquer néanmoins que cette centrale existe déjà. Par ailleurs, de nombreux participants ont axé leurs interventions sur la situation économique de la région arabe. Le directeur Moyen-Orient et l'Asie centrale au Fonds monétaire international (FMI), Masood Ahmed, a fait remarquer dans ce sens que la déconnexion des systèmes financiers arabes ont fait que les effets de la crise mondiale soient limités. Mais, déplore-t-il, malgré des niveaux appréciables d'épargne, certains pays de la région n'arrivent pas à développer des systèmes de financement performant.Pour sa part, le directeur de la région Maghreb à la Banque mondiale (BM), Simon Gray, s'est attardé sur les conditions de la réussite l'intégration de systèmes financiers des pays de la région. Il fera ainsi de l'amélioration de la qualité de leurs produits, la gestion et la maîtrise des risques et la définition du rôle des banques publiques des impératifs à tout développement du secteur des finances. Il a préconisé aussi une présence accrue du privé dans le système bancaire afin d'alléger son poids sur l'Etat et de permettre à ses structures de se consacrer à d'autres tâches. Enfin, pour l'Algérie, le directeur du Fonds monétaire arabe, Jassim Al Manai, a signalé que les défis a relevé pour l'économie algérienne sont notamment le phénomène de l'inflation et la hausse des dépenses publiques, la nécessité d'améliorer les capacités du pays à attirer les investissements directs étrangers (IDE), qui ont baissé, selon lui, de 23 % en à 5,4 % en 2012, et la modernisation du système financier. S. B.
Djoudi : L'enveloppe budgétaire de 286 milliards de dollars sera consommée à hauteur de 92% en 2013 Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi a indiqué, hier, que face à la conjoncture actuelle, l'Algérie devra évaluer ses capacités de se placer sur des marchés extérieurs arabes et africains notamment afin de diversifier ses ressources. Il a estimé dans ce sillage que certains secteurs ont déjà commencé à créer de la valeur ajoutée comme les ciments, les matériaux de construction, les barrages et les routes. La croissance dans ces créneaux a été multiplié par quatre, selon le ministre. Et d'ajouter que le programme quinquennal tire à sa fin, son enveloppe budgétaire de 286 milliards de dollars, est consommée à 83% et le sera à hauteur de 92% en 2013. L'Algérie devrait aussi diversifier ses sources de revenus surtout que près de 98% des revenus externes et 55% des revenus internes proviennent toujours des hydrocarbures. Pour lui c'est «un problème qui perdure et qui n'allait pas se résoudre de lui-même».