Les pays industrialisés sont responsables de la situation inhérente aux bouleversements climatiques dans le monde. Ils se doivent de soutenir les grands projets visant à diminuer les échappements des gaz à effet de serre. C'est, entre autres, ce qui ressort de la conférence-débat animée hier au centre de presse d'El Moudjahid, par M. Mostefa Kara, directeur général de l'Agence nationale des changements climatiques (ANCC), laquelle a vu le jour il y a 3 ans environ. «Nous sommes dans un contexte mondial où les changements climatiques ont atteint un tel degré qu'ils détermineront l'avenir et l'aspect civilisationnel de l'humanité», dira d'emblée le conférencier, un spécialiste de renommée mondiale, lequel, faut-il le préciser, a assumé par le passé la fonction de directeur de l'Agence nationale de météorologie. Il est également l'auteur d'un ouvrage intitulé Changements climatiques et menaces sur l'Algérie et l'Afrique. Pour l'éminent expert, il est clair que l'homme est derrière l'actuelle hécatombe qui touche l'environnement. Ses pratiques néfastes ont contribué à la modification de la composition chimique de l'atmosphère, ce qui ne peut que constituer une menace sur les générations actuelles et futures. «Les changements climatiques influent sur plusieurs aspects de la vie, à l'image de la nourriture, de l'eau, de l'énergie et de la santé. Inévitablement, ces facteurs ne peuvent que se répercuter sur un élément des plus sensibles, en l'occurrence l'exode rural, les populations cherchant les endroits à même de leur assurer davantage de sécurité et de stabilité», soulignera M. Kara. Pour lui, il ne fait pas de doute que c'est le continent africain qui souffre le plus de cet état de fait. Les sècheresses cycliques sont légion et les menaces liées à la désertification et à l'érosion du sol sont plus que jamais présentes. Ce qui s'est récemment passé à Ghardaïa et, quelques années plus tôt à Bab El Oued, est une preuve tangible des effets dévastateurs induits par les bouleversements climatiques. «Si d'ici 15 ans rien de concret n'est entrepris, les grands glaciers d'Afrique vont fondre, à l'image des neiges du Kilimandjaro, ce qui pourrait entraîner la désertification de l'Afrique tropicale», avertit-il. Toutefois, le paradoxe est de taille, «l'Afrique est le premier réservoir d'eau douce sur la planète. 2 000 milliards de m3 d'eau se déversent annuellement en mer du seul lac du Congo», tiendra à préciser l'éminent expert, regrettant dans la foulée que le continent noir, qui a déjà bien de chats à fouetter (pauvreté, précarité, ignorance…), se doit de relever le défi du réchauffement climatique. Parlant de l'ère de l'après-pétrole, il mettra en exergue le fait que, pour un pays comme le nôtre, l'énergie solaire constitue assurément une alternative de choix, au regard des potentialités que recèle notre pays en la matière. Lors du débat, l'écrasante majorité des intervenants ont été unanimes pour dire que la responsabilité en matière de changements climatiques et, par ricochet, de détérioration de l'environnement incombe aux pays les plus riches de la planète. D'aucuns souhaitent que l'élection de M. Obama à la tête des Etats-Unis d'Amérique (les premiers pollueurs du monde) contribue à conforter les mesures empêchant un plus grand réchauffement climatique. B. L.