La prochaine réunion de l'Opep, prévue mercredi et jeudi, à Vienne, devra déboucher sur une «bonne décision» qui prenne en charge les intérêts aussi bien des pays exportateurs que consommateurs. La déclaration émane du ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, en visite samedi 8 novembre, à Djanet, dans la wilaya d'Illizi. Yousfi a souligné que les membres de l'Opep sont préoccupés par les effets de la crise financière qui touche certaines régions, notamment en Europe, et par la problématique relative à l'équilibre entre l'offre et la demande pour 2013. La conférence ministérielle en question va examiner la situation du marché et discuter de la lancinante question du respect des quotas de production. Aujourd'hui, le marché est caractérisé par des prix qui arrangent certains pays membres et pas d'autres. Un baril autour de cent dollars, des Etats pétroliers comme l'Arabie saoudite s'en accommodent. A l'opposé, des pays catalogués de durs, à l'exemple de l'Iran, estiment que cette bande fluctuante (90, 100 et 110 dollars) n'est pas bonne et qu'il faut revoir les quotas de production, tailler dans la production et surtout respecter les décisions prises par l'Organisation. Les divergences entre des membres de l'Opep ont déjà commencé. Elles risquent de s'exacerber lors de la conférence ministérielle de ce jeudi. Cette 162e Conférence de l'Organisation ressemble par bien des aspects à celles tenues ces dernières années. Elle intervient dans un contexte difficile où la demande pétrolière, un élément déterminant dans la prise de décision, se contracte. Ce contexte fait que l'organisation viennoise a du mal à dégager un consensus. Fini le temps où les membres de l'organisation arrivaient à s'entendre sur l'essentiel avant le début des travaux de la conférence ? En tout cas cette réunion va décider du maintien ou non des quotas de production. Aujourd'hui, le plafond de production de l'Opep, qui compte douze pays producteurs, est fixé à trente millions de barils/jours. Le quota de l'Algérie est de 1,2 million de barils par jour. Autre point important à l'ordre du jour, la désignation du successeur du Libyen Abdellah el-Badri au secrétariat général de l'Organisation. C'est en juin dernier que des ministres de l'Opep devaient discuter de la succession d'Abdallah el-Badri, dont le mandat se termine à la fin de l'année en cours. Mais pour des raisons qui restent à expliquer, cette question a été repoussée à décembre. Quatre des Etats membres ont déjà présenté un candidat. En juin dernier, les ministres de l'organisation, installée à Vienne, ont prévu de se mettre d'accord sur un mécanisme de désignation du prochain secrétaire général. Mais rien n'a été décidé. Quatre candidats, «de très bons candidats», postuleront donc à ce poste. L'Iran et l'Arabie saoudite présentent chacun un candidat, peu susceptible toutefois de recueillir un consensus en raison de la rivalité entre les deux Etats. L'Irak, dont la production pétrolière augmente d'année en année, entend s'imposer dans le cercle des grands producteurs de la planète après des années de marginalisation. Il présente, de son côté, Thamir Ghadhban, un technocrate qui a dirigé le secteur pétrolier du pays dans les années ayant suivi l'invasion conduite par les Etats-Unis en 2003. Le ministre équatorien des Ressources non renouvelables, Wilson Pastor-Morris, qui avait mené dans son pays une vaste renationalisation de la production pétrolière, était également dans la course avant de se rétracter. Le ministre équatorien des Ressources non renouvelables a annoncé, mardi 4 décembre, le retrait de sa candidature au poste de secrétaire général de l'Opep. «Afin qu'il y ait davantage d'unité, je retire ma candidature face à celles de l'Irak et de l'Arabie saoudite», a déclaré Pastor. Le ministre équatorien a admis n'avoir que peu de chance d'obtenir ce poste compte tenu du volume de production de l'Equateur, plus petit membre de l'Opep. Trois pays restent désormais en lice pour cette élection : l'Irak, qui cherche à mettre fin à des années de marginalisation, et les deux principaux producteurs, l'Iran et l'Arabie saoudite. Désigné à l'unanimité, le secrétaire général de l'Opep, dont le mandat de trois ans est renouvelable une fois, est chargé de représenter l'Organisation. Il a la responsabilité de préparer les réunions ministérielles et de favoriser les rapprochements entre les vues parfois très divergentes des Etats membres. Y. S.