Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad
La dernière rentrée scolaire (2012/2013) a été une autre occasion de constater l'ampleur des manques relevés au sein des établissements scolaires, anciens et neufs, par les parents d'élèves, les syndicats autonomes et les enfants scolarisés eux-mêmes. Des lacunes dans les commodités, propres aux conditions minimums d'études, aux insuffisances dans les moyens matériels d'accompagnement des enfants, les concernés ne cessent d'attirer l'attention des responsables de tutelle par des écrits ou des actions de protestation répétées. Pourtant, cet état était connu des responsables locaux qui ont agi sans pour autant atteindre l'objectif. En février 2008, déjà, un programme de réaménagement et de réhabilitation des établissements scolaires de la wilaya de Tizi Ouzou a été mis en place par l'ancien exécutif de wilaya. Un milliard de dinars a été réservé pour les infrastructures scolaires, dégradées, notamment celles du palier primaire. L'ex-wali de Tizi Ouzou, Hocine Mazouz, qui avait annoncé le programme avait jugé « (…) inadmissible de réceptionner des classes sans chauffage. Vous devez agir pour régler les problèmes d´urgence. Il ne faut jamais attendre l´intervention des services de la wilaya pour lancer des actions allant dans l´intérêt de nos enfants», avait-il déclaré. Les vacances de l'été 2008 devaient servir d'occasion pour remettre de l'ordre dans ces établissements. En juillet 2010, une enveloppe financière de 240 millions de centimes a été dégagée au bénéfice des écoles primaires de la commune du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou. Il s'agissait de réparer les sanitaires, élever des clôtures, des travaux d'étanchéité, construire des stades matico etc. Cependant, les faits sont têtus. Des dizaines de lycéens du technicum de la commune de Maâtkas, habitant la commune de Souk-El-Tenine, à une vingtaine de kilomètres, 25 km au sud de Tizi Ouzou, avaient fait savoir leur refus de rejoindre le nouveau lycée de la commune d'origine et dont l'ouverture était imminente. L'absence, par exemple, d'une cantine, le dénuement du site sur les plans sécuritaires et autres infrastructures annexes était derrière la position des enfants, soutenus, par ailleurs, par l'association des parents d'élèves de l'établissement qui ont qualifié de «chantier» la nouvelle infrastructure. Toujours au sud de la wilaya, dans la commune de M'Kira, à une soixantaine de kilomètres de Tizi Ouzou, des centaines de lycéens scolarisés au lycée voisin de Drâa-El-Mizane, demandant la dotation de leur établissement en transport scolaire, avaient fermé, début octobre dernier, le siège de l'APC. L'éloignement et les frais supplémentaires ont motivé l'action des élèves. A la même période, les parents d'élèves d'une école primaire de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, avaient décidé de «boycotter» l'établissement en question en signe de contestation de la situation sanitaire et sécuritaire qui prévalait à l'école primaire. Dans la même commune, fin novembre dernier, les lycéens de l'établissement «Frères Hanouti» sis à Loudha-Guighil, ont observé une grève pour demander une meilleure qualité des repas servis. Ce mouvement est le deuxième dans ce technicum après celui déclenché au début de l'année scolaire et qui avait duré plus d'un mois à l'effet d'exiger de l'Administration d'admettre à la cantine les élèves redoublants. Dans le même sillage, l'association des parents d'élèves de l'école Maâmar, (quartier des Tours Villas) à Tizi Ouzou-ville, avait appelé à un rassemblement devant l'école pour dénoncer la dégradation de ladite école, notamment la cour, le manque d'hygiène (Robinets abimés, sanitaires bouchés, ramassage aléatoire des ordures …) et de sécurité. L'été dernier, neuf écoles primaires de la commune d'Ait-Yahia-Moussa, au sud de Tizi Ouzou, devaient bénéficier d'une opération de réhabilitation suite aux dégâts occasionnés par les intempéries du mois de février de cette année. L'occurrence rapide de ce genre d'opérations de replâtrage, répétées au niveau des établissements scolaires et des autres secteurs, révèle, en partie, la qualité des travaux effectués par les entreprises engagées par les autorités.