Le délai fixé pour élire les nouveaux présidents des assemblées populaires communales arrive à expiration. Les 57 Assemblées populaires communales (APC) de la wilaya d'Alger ont été le théâtre de tractations, échanges, combinaisons entre élus pour désigner les prochains présidents d'assemblées qui auront la tâche de les diriger durant les cinq années à venir. Hormis les communes où la majorité absolue a été remportée par une liste, à l'image des 12 communes dominées par le FLN, les autres ont du subir les jeux (pas toujours très licites ou moraux) des alliances pour faire émerger le candidat ou bloquer la voies à un autre. Selon le code électoral des assemblées communales, il ne suffit pas d'avoir le taux le plus élevé des voix d'électeurs (si ce taux n'atteint pas les 50%) pour avoir le loisir de dominer l'assemblée. Cette donne a été vécue, amèrement par l'ancien P/APC de Sidi M'hamed, Mokhtar Bourouina, dont le parti FLN était au premier rang avec 8 sièges. Il a du céder sa place à Nacereddine Zinasni (MSP) porté par une alliance composée du MSP, FFS, RND et de Jil Jadid, totalisant 15 sièges. Dans la commune de Kouba, c'est le même topo. L'entente entre le FLN et le RND, forte de 17 sièges avant le vote, a été débordée par celle des cinq autres partis (PT, MSP, RCD, FNA et Ufds) décidés à offrir leurs 18 voix à la tête de liste du PT, Boussenina Zoheir. A Alger-centre, la bataille était rude. Suspens et intrigues ont émaillé le vote qui a abouti à l'élection du candidat du MPA. Le jeu de coulisse s'est soldé par un rassemblement organisé par les perdants pour dénoncer «une fraude». Il faut dire que les deux alliances qui se sont formées étaient au coude à coude. Douze élus pour celle comprenant le MPA et jil jadid. Contre 13 pour le FLN, RND, RCD et le PT. Contre la logique des chiffres, c'est Abdelhakim Bettache du MPA qui devient le nouveau président de l'emblématique commune d'Alger-centre. Alors, certaines voix ont crié à la fraude et d'autres à la traitrise. Une voix a changé de camp. Qui est le traitre ? S'interrogeait plusieurs élus de la seconde coalition. Peu importe, la politique c'est aussi la trahison. A Birkhadem, les voix des électeurs ont donné ex aequo trois partis sur cinq. FLN, FFS et AHD 54 ont 6 élus chacun. Le jeu d'alliances était sans concession pour le président d'APC sortant (FLN). Le vote secret a permis d'élire Hamid Touati de AHD54 qui a reçu les voix du FFS, du RND et du MSP pour détrôner allègrement son prédécesseur avec 18 voix contre 8. Plus calmes, les communes où des majorités absolues ont été obtenues le jour du scrutin se sont épargnées les longues tractations et arrangements entre listes d'élus. A Hydra par exemple, le FLN a placé sa tête de liste aisément, puisqu'il avait raflé 13 sièges à l'assemblée communale sur les 19. Le même scénario s'est également joué à Reghaïa, El Biar et Dely Brahim, où le FLN était largement présent. A Saoula, c'est le MPA qui a eu le privilège de se placer sans encombre avec sa majorité absolue.Dans beaucoup de communes, les walis-délégués ont célébré l'installation des nouveaux élus. Après désignation directe par les urnes, le 29 novembre, ou par vote secret des nouveaux élus, les premiers magistrats des communes (pour les cinq années à venir) ont encore quelques jours de répit pour jouir de leurs victoires. Car les citoyens qui ont regardé de loin ces jeux de combinaisons, parfois ahuris par l'achat et la vente de «sièges», ne tarderont pas à se faire entendre. La responsabilité n'est pas une consécration, c'est un sacerdoce. A bon entendeur, après l'installation, le travail commence. S. A.