Plus d'une dizaine de jours de tractations après le scrutin du 29 novembre, l'alliance scellée entre les élus du MSP, du FFS, du RND et du Jil Jadid, forte de 15 sièges réunis, a réussi à faire tomber, dans la commune de Sidi-M'hamed, le candidat du FLN qui n'est autre que Mokhtar Bourouina, maire durant deux mandats précédents. Ce dernier était pourtant donné favori avec huit sièges obtenus par son parti, contre 6 pour le MSP et 3 sièges chacun pour le FFS, le RND ET Jil Jadid. Ainsi, c'est le premier de la liste MSP, Naceredinne Zinasni, qui a été désigné maire de Sidi-M'hamed. Il a été officiellement installé, hier, sous des cris “Allah Akbar", lors d'une cérémonie présidée par le wali délégué et le SG de la wilaya d'Alger. Lors du vote à bulletins secrets tenu, avant-hier, entre les 23 élus de la commune, le candidat du FLN n'a pu rallier à sa cause des voix d'autres partis pour avoir la majorité. Les élus du RND, du FFS et de Jil Jadid ont tous joint leur voix à celles du MSP. Au total, cela fait 15 sièges de cette alliance contre les huit du FLN, ce qui est synonyme de la majorité absolue qu'exige la loi électorale pour la gestion d'une commune. Cette loi qui n'est pas faite pour plaire au malheureux candidat, en l'occurrence M. Bourouina, et ce, quand bien même elle a été votée par les députés de son propre parti, le FLN, majoritaire à l'APN. “Le FLN est victime de la loi électorale", a déclaré M. Bourouina, en marge de la cérémonie d'installation du nouveau maire. M. Zinasni déclare, à cette occasion, que “la porte reste ouverte à tous sans exception", le maire sortant répond que “c'est le peuple qui nous a ouvert la porte à l'occasion du scrutin du 29 novembre, en nous offrant le nombre le plus élevé de voix". Partant, M. Bourouina compte désormais se ranger dans le camp de l'opposition. “Oui, nous allons rester à l'APC, mais pour exercer l'opposition, et que chacun assume ses responsabilités", a-t-il averti, tout en qualifiant l'alliance entre les quatre partis sus-cités de “contre-nature". Pour sa part, le nouveau maire se veut plutôt rassurant notamment à l'égard des travailleurs de l'APC, lesquels appréhendent son “intrusion surprenante" dans la gestion des affaires de la commune. Ceci, tout comme il se dit également disponible à répondre à toutes les préoccupations des citoyens. “Je suis populaire et je le reste. Je resterai proche du public ; vous me trouverez partout parmi vous, dans le marché, dans la mosquée...", a-t-il tenu de rassurer. Par ailleurs, l'alliance contractée entre le parti islamiste d'Abou Djerra Soltani et les trois partis, se proclamant du courant démocratique, serait dictée d'une part par la volonté de “barrer la route au candidat du FLN qui n'a que trop duré à la tête de cette commune", et d'autre part, par l'intérêt d'“occuper des postes-clés au sein de l'APC". Selon des indiscrétions recueillies sur place, à ce titre, le FFS aurait déjà négocié “une vice-présidence, une délégation et une présidence de commissions". Chose que confirme indirectement l'heureux élu au poste de maire en déclarant qu'“(il) ne va pas gérer seul". F A