Photo : M. Hacène Par Kamel Amghar La Sonatrach se lance dans le football professionnel. Le géant pétrolier, qui cumule une longue expérience dans le sponsoring sportif, s'implique cette fois directement à travers l'acquisition de quatre clubs de la Ligue 1 professionnelle. L'accord de cession de la société sportive par actions (SSPA) du MC Alger a été paraphé la semaine dernière. Dans les prochains jours, trois filiales du groupe feront de même. Le MC Oran sera entièrement repris par Naftal, le CS Constantine deviendra la propriété exclusive de Tassili Airlines et la JS Saoura entrera dans le giron de l'Enafor. Les quatre formations rachetées, comme le reste des clubs algériens, ont de sérieux problèmes financiers. Leur sauvetage par la première entreprise du pays s'apparente à un joli cadeau de fin d'année. «Notre décision d'investir dans quatre clubs de l'élite est stratégique. Elle vise à aider le football national à rebondir», déclare Abdelhamid Zerguine, le P-dg de Sonatrach, en marge de la cérémonie de signature de l'acte de cession du MC Alger. Cette reprise offre aux équipes concernées un effacement total de leurs dettes et des plans de recapitalisation ambitieux. A brève et moyenne échéance, elles bénéficieront de tous les moyens requis (management, programme de développement, équipement…) pour leur professionnalisation effective. Sur le long terme, Sonatrach ambitionne de rentabiliser cette filière sportive. Tous les observateurs s'attendent à ce que cette expérience serve de référence aux autres sociétaires des deux ligues professionnelles 1 et 2 qui éprouvent, aujourd'hui, tant de mal à se mettre à l'heure du professionnalisme. En réponse aux protestations des autres clubs de l'élite, qui revendiquent la même attention, Sonatrach a promis de leur venir en aide à travers le sponsoring. Afin d'amortir les frais de déplacement, par exemple, l'entreprise publique promet d'offrir, à tous, des vols à demi-tarif sur les lignes de sa compagnie Tassili Airlines. Un appui conséquent, notamment pour les clubs engagés dans les compétitions régionales et continentales. Seule fausse note dans cette affaire, le rachat à 100% de ces clubs ne semble pas être du goût des clubs sportifs amateurs (CSA) qui, selon la loi sur le professionnalisme, ont le droit inaliénable de prendre des parts dans les SSPA. Les dirigeants du CSA (l'ancêtre du club) du MCA ont sévèrement critiqué leur écartement de la transaction et comptent, visiblement, faire valoir leur droit à une prise de participation. Il faut s'attendre à des réactions similaires dans les trois autres clubs concernés. Les institutions et instances sportives, nationales, la FAF et le MJS en tête, sont implicitement sommés d'appliquer strictement la loi ou de procéder aux amendements qui s'imposeraient.