Les potentialités de production annuelle de lait de vache (avec 40 000 têtes environ de vaches laitières) sont d'environ de 80 millions de litres, de plus de 3 millions de lait de brebis (61 000) et de près 10 millions de litres de lait de chèvre (24 000 chèvres), selon des données des services agricoles locaux de la wilaya de Tizi Ouzou. Des potentialités suffisantes pour répondre à la demande locale mais qui ne sont pas exploitées de manière efficiente faute d'un bon dispositif de collecte de lait cru au niveau des éleveurs et de moyens techniques modernes sont les raisons invoquées, parmi d'autres, pour expliquer cette faiblesse. On estime que 41 millions de litres par an seulement sont collectés par un réseau de collecteurs peu développé. On compte sur le «moratoire des laiteries» publiques et privées qui sont appelées à intégrer le lait cru dans leur production. La wilaya de Tizi Ouzou pourrait ainsi répondre à 70 % de ses besoins pour le seul lait cru, annonce-t-on de même source. Une possibilité réalisable sachant que l'élevage bovin laitier et l'engraissement, avec quelque 1 219 éleveurs, font partie des activités agricoles dominantes dans la région connue cependant pour la dominance de l'oléiculture, l'arboriculture fruitière et l'aviculture. Durant les années 2000, il a été relevé une augmentation «satisfaisante» de la production du lait. Les autorités comptent maintenir la cadence dans leur plan qui va jusqu'à la fin 2013, «l'objectif (étant) de maintenir la tendance générale enregistrée et de soutenir davantage les productions de la wilaya qui ont un poids important au niveau national, ceci par la politique du renouveau agricole à travers le recentrage des différents dispositifs de soutien et d'encadrement (…) aussi l'option fondamentale retenue au titre de ce contrat s'appuie essentiellement sur des gains de productivité par l'incitation à l'amélioration des itinéraires techniques en général, d'une part, et l'augmentation du potentiel productif animal par l'utilisation des infrastructures actuellement vides, d'autre part». En janvier 2009, lors de la signature des contrats de performance des wilayas du centre à Tizi Ouzou, l'ex-wali avait parlé de la mise en œuvre de 369 Ppdri pour l'échéancier 2009-2014, avec comme objectifs la modernisation de 60 villages, la diversification de 160 activités économiques, la protection et la valorisation de 108 ressources naturelles et la protection et la valorisation de 41 sites du patrimoine matériel et immatériel. «Ces projets toucheront 42 communes, dont 8570 ménages, pour une population totale de 68 560 habitants sur un espace globale de 60 380 ha, ce qui permettra la création de 18 450 emplois et l'extension de la surface agricole utile sur 2 600 ha», avait-il annoncé. Eté 2011, la tutelle avait affirmé que la filière lait dans la wilaya de Tizi Ouzou était en croissance de 45% et qu'elle a beaucoup à gagner en diversifiant la production des produits laitiers, comme par exemple les fromages fermiers, et l'introduction de nouvelles techniques d'élevage. On rappelle qu'en décembre 2010, a été installé le Comité interprofessionnel du lait (CIL) à Tizi Ouzou composé de 23 membres, dont 15 professionnels, des opérateurs dans le domaine laitier dans la région tels les distributeurs, les laiteries, les commerçants, les paysans, les associations de consommateurs, cinq membres représentant les structures d'appui administratif et financier, la direction de l'agriculture, le commerce et la santé, la Caisse régionale de la mutualité agricole et la Badr, alors que les trois autres membres restants représentent les structures d'appui technique et scientifique, à savoir l'université de Tizi Ouzou, l'institut d'agriculture de Boukhalfa et le laboratoire vétérinaire régional de Draâ Ben Khedda. Cela dit, il est important de souligner que l'élevage bovin laitier et l'engraissement dans la wilaya de Tizi Ouzou sont le fait d'entités économiques, et d'exploitations familiales de petite à moyenne envergure. Les cheptels sont jugés faibles dans une région montagneuse pauvre en sol (terre soumise à assolement ndlr) fourrager. Une situation naturelle aggravée par la réalisation sur beaucoup de terres agricoles de constructions qui n'ont rien à voir avec le développement de l'agriculture locale, des situations foncières que les autorités régularisent souvent dans le cadre de la révision des Pdau (plans directeur d'aménagement urbain) et des POS (plans d'occupation des sols). L. S.
Quelques chiffres de la filière lait La production laitière enregistrée au cours de la campagne 2011-2012 a atteint plus de 3, 086 milliards de litres de lait (contre 2,92 milliards de litres en 2010-2011), toutes productions confondues. Avec ce résultat, le chiffre dépasse l'objectif global annuel retenu au titre des contrats de performances (2012), à savoir 2,88 milliards de litres de lait. Par segment, le bilan du ministère de l'Agriculture et du Développement rural fait ressortir une collecte de lait cru de 687,9 millions de litres contre 510 millions de litres réalisés lors de la précédente campagne.Par régions, les wilayas de Sétif, Sidi Bel Abbès, Skikda ont réalisé à elles seules près de 26% de la production nationale, selon la même source. Et ce avec 8% pour Sétif et Batna, 5% pour Sidi Bel Abbès et Skikda. Les trois communs leaders dans la production de lait sont : Mechroha (Constantine) avec 21,4 millions de litres, Bazer Sakhra (Sétif) avec 20 millions de litres et Bitam (Batna), avec 17 millions de litres.Par ailleurs, sur un total de 1 518 communes productrices de lait (contre 1 505 communes lors de la précédente campagne), 639 ont réalisé 80% de la production.