De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
La filière lait à Constantine projette d'atteindre les 80 millions litres par an à l'horizon 2014. C'est un contrat de performance sur lequel se sont mis d'accord éleveurs et services agricoles de la wilaya, conformément aux orientations du ministère de l'Agriculture. Actuellement, les quantités collectées frôlent les 36 300 000 litres/an. Ce résultat a été enregistré en 2011, suivant une courbe ascendante qui s'est amorcée en 2008, l'année de l'entrée en vigueur des mesures d'aides et de soutiens accordées par le ministère de l'Agriculture pour le développement de la filière. Les années 2009 et 2010 enregistreront respectivement 23 millions et 30 millions de litres collectés via le réseau de collecte mis en place.Toutefois, il est difficile de persuader tous les éleveurs d'adopter la démarche, les options et les directives ministérielles. La peur de l'apparition d'une pathologie qui pourrait aboutir à l'abattage d'une partie ou de tout le cheptel habite tous les éleveurs, même s'ils n'en parlent pas. Cette situation fait planer un doute sur ce pari de production souhaité d'ici à 12 mois. Il demeure tributaire de quelques paramètres sensibles, dont principalement la révision des subventions et les remboursements des primes sanitaires en cas d'abattage de cheptel malade. Jusqu'à la fin 2011, la capitale de l'Est totalisait 1 213 éleveurs identifiés et donc adhérant au règlement sanitaire, contre 416 activant selon un agrément sanitaire délivré par l'inspection vétérinaire de la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya. «Pour amener tout le lait qui n'est pas encore intégré dans le réseau de collecte vers les laiteries, il importe de sensibiliser davantage les éleveurs, mais cela devra se traduire par une contribution étatique», souligne un responsable à la DSA. Cependant, «le programme d'identification a permis de récupérer un certain nombre d'éleveurs. En matière de prise en charge du bétail, les services vétérinaires accomplissent des campagnes de vaccinations annuelles et ce pour s'assurer de la bonne qualité du lait acheminé vers les espaces de pasteurisation. A titre d'exemple plus de 32 702 bovins ont été vaccinés en 2011 contre la fièvre aphteuse», a ajouté le responsable. Revoir à la hausse les primes accordées aux éleveurs demeure le seul moyen de faire basculer toute la production laitière vers les laiteries. Or, une bonne partie de la production est, aujourd'hui, destinée à la vente aux particuliers et à des cafés qui proposent aux consommateurs du lait de vache venant directement des éleveurs ou distributeurs. «Il est nécessaire d'inciter les opérateurs à se conformer aux critères d'assainissement sanitaire si l'on veut atteindre la sécurité alimentaire à l'horizon 2014. Certes, la wilaya est prémunie avec les volumes dont elle dispose, mais avec un investissement global des pouvoirs publics, la production de lait de vache augmentera certainement…», notera un cadre à la DSA. Sur un autre chapitre, la situation de la production, collecte et intégration du lait cru de vache pour l'année 2012 affiche un total de 34 169 022 litres acheminés vers les usines laitières à Constantine, qui sont au nombre de 9, entre privées et publiques, dont Numidia, Safilait et Saplait. Pour ce quatrième trimestre, 728 118 litres ont été livrés à Numidia. Mais les quotas dépendent des quantités de lait collectées, qui demeurent fluctuantes. En définitive, les objectifs sont désormais fixés et la formule adéquate pour réaliser la collecte des 80 millions de litres d'ici à 2014 retenue. Le pari est difficile mais pas impossible.