De notre correspondant à Constantine A. Lemili Bouguerra Soltani a ouvert hier en début d'après-midi à Constantine les travaux de la rencontre régionale des conseils consultatifs de wilaya (15) de l'Est algérien. Cette rencontre avec les cadres du parti a eu lieu au sein du centre culturel Benbadis. 48 heures après le vote de l'avant-projet de loi portant révision de la Constitution, le président du MSP ne pouvait qu'être au centre de l'intérêt des militants et des représentants des médias. Soltani a expliqué et unanimement obtenu l'approbation du choix du MSP d'aller dans le sens d'une révision de la première loi «parce que, comme celles de 1963, 1976, 1989, celle de 1996 avait besoin d'être revue compte tenu des grandes évolutions politiques, sociales et économiques internes et dans le monde». Réfutant l'interprétation de recherche de charisme personnel imputé au président de la République au détriment des institutions, Soltani tiendra à rappeler que «seul le président de la République, constitutionnellement, en sa qualité de premier magistrat du pays, était en droit d'actionner une telle démarche», ajoutant qu'«il y a déjà deux ans, nous-mêmes, après consultation des instances du parti, avons évoqué la nécessité de revoir la Constitution dans la démarche qui a prévalu aujourd'hui». Mais au-delà du discours autour de la Constitution, c'est plus particulièrement sur le fonctionnement des institutions que le président du MSP s'est appesanti aussi bien face à son auditoire que lors de la conférence de presse qu'il a donnée à l'issue de son discours. Ainsi, Soltani, qui reproche dans la foulée au pouvoir de ne pas avoir, dix-huit ans après, associé de fait son parti dans la gestion du pays à travers toutes les institutions nationales, a plus particulièrement évoqué l'installation de mœurs démocratiques et républicaines à hauteur du fonctionnement de ces mêmes institutions en prévision de la prochaine élection présidentielle. L'intention semblant formulée, il précisera toutefois qu'il n'annonce pas sa candidature parce que cela ne relève pas de ses attributions mais de celles du conseil consultatif national qui sera saisi prochainement «sur l'idée ou non de participer à cet événement et du choix du candidat retenu». «Menasra… qui est Menasra ?» a-t-il par ailleurs ironisé sur l'éventualité de la candidature de ce dernier. S'il ne rejette pas la présence d'observateurs étrangers au cours de l'élection présidentielle, le chef de file du MSP n'en est pas moins sceptique sur l'effet que pourraient avoir 48 observateurs sur plus de 1 500 communes, des dizaines de centres de vote, etc. «Le MSP est plutôt favorable, si les règles du jeu sont respectées, à un contrôle interne assuré par les partis au sens de partis politiques authentiques qui pèsent sur la scène nationale. Ils sont au nombre de neuf.» Enfin, quant à la présence du MSP au sein d'une coalition sans qu'il ait le même poids, au même titre que deux autres formations, au sein des institutions et donnant pratiquement un blanc-seing à tout ce qui est entrepris sur le plan politique sans exprimer la moindre divergence, Soltani précisera : «A quoi cela sert-il de dire oui… mais», ajoutant : «Ou c'est oui, ou c'est non. Or, ces dernières années, nous avons le net sentiment qu'un grand changement s'opère sur tous les plans, notamment celui de l'exercice démocratique.»