Noviciat ou velléité de passage en force du jeune nouveau maire de l'APC de Constantine, lors de la première session de l'assemblée tenue, hier, et durant laquelle l'ordre du jour, aussi abrégé fut-il, a bel et bien été retoqué par les élus des partis politiques autres que le FLN. L'une et l'autre spéculation tiennent toutefois la route et constituent une réponse plausible, compte tenu du fait de l'âge du premier édile (29 ans) mais aussi de son inexpérience, comble du paradoxe, dans une formation réputée pour la roublardise de ses cadres. D'ailleurs, quelques-uns ont, tout de suite, déclaré, au lendemain de sa désignation en qualité de P/APC, qu'il ne constituait en fait que «la caisse de résonance de ses mentors et non pas d'acteur dynamique de la ligne politique du Front». La tentative de passage en force n'est pas à exclure, le premier édile imaginant, sans nul doute, avoir anesthésié l'ensemble de l'auditoire par la lecture de 60 articles du règlement intérieur. Une soixante d'articles puisé stricto-sensu de la loi 11-10 portant Code de la commune mais au milieu desquels ont été insérées des dispositions dont la particularité est de la contourner allègrement et, surtout, délibérément. Et c'est sur ces entorses à la réglementation que N. Bousbaa, du RND, notamment, et d'autres élus du MPA et de l'Alliance verte «coinceront» le maire, plus prompt à faire approuver ses propositions que de demander s'il n'y avait pas de réserves à formuler. Et patatras ! A chacune des propositions, il aura à faire face à des réserves lesquelles, y-a-t-il nécessité de le souligner, étaient justifiées. En fait, la session d'hier a, finalement, été tenue pour rien. Le règlement intérieur n'a pas été approuvé pour les raisons sus évoquées d'une part et, aussi, parce que les élus se sont interrogés sur les raisons qu'il ne leur ait pas été remis au préalable. «Cela nous aurait permis», diront-il à l'unisson, «d'être présents aujourd'hui avec des questions et pourquoi par leurs réponses». Sur cette réserve, le maire s'est retrouvé dans l'obligation de rétropédaler et, donc, de remettre à la prochaine session l'approbation du règlement intérieur. Elle n'aura servi à rien pour une autre raison, également, le non respect de l'article 36 du Code communal avec lequel le nouveau maire s'est payé des privautés en désignant directement les présidents de commissions alors que ladite disposition précise que «chaque commission élit en son sein un président». Or, si les élus RND et MPA figurent, effectivement, dans les commissions, aucun d'eux n'a eu le privilège d'en présider une. Mais l'attitude plénipotentiaire du maire ne s'arrête pas là, il n'octroiera pas, de fait, ni secteur communal sur les dix qui existent, ni une quelconque vice-présidence aux élus des partis évoqués. Quelques élus, de son propre parti, nous diront, en aparté, que «…le mandat risque d'être mouvementé si le président habitue l'assemblée à des reculades à la moindre contestation. Encore heureux que celles formulées, aujourd'hui, ne sont pas dénuées de fondement». Quant à ceux des autres partis, ils ont pleinement saisi l'inconsistance d'un maire qu'ils pourront «affoler» à tout instant, à chaque fois que l'opportunité leur sera offerte lors des sessions à venir. Conclusion : de l'ensemble des points de l'ordre du jour, aucun n'a été approfondi et approuvé. Il est certain qu'au FLN, les militants vont vite regretter le temps des élus-apparatchiks purs et durs.