La fin des échéances électorales inscrites durant l'année 2012 est loin de signifier un début de repos pour les partis politiques appelés, en apparence, à régler leurs horloges à l'heure des présidentielles de 2014, s'il leur reste encore un rôle dans cette consultation. Mais avant le scrutin présidentiel, qui sera précédé par la révision de la Constitution, les formations politiques auront une année pour assainir leurs rangs, à travers la tenue de rendez-vous organiques. C'est le cas principalement des partis du pouvoir, à savoir le FLN et le RND, deux appareils dont les turbulences internes n'ont pas cessé de prendre de l'ampleur, à mesure que se déroulaient les élections (législatives et locales 2012) et se poursuivent à mesure qu'on se rapproche du printemps 2014. Les premiers responsables de ces deux partis auront manifestement fort à faire pour préserver, au moins dans la forme, le rôle qu'ils avaient l'habitude de tenir en pareilles circonstances. Belkhadem comme Ouyahia, prétendument concernés par la course vers El Mouradia, sont mis à rude épreuve au niveau de leurs partis. Contestés donc au niveau interne, les anciens premiers ministres, et néanmoins membres de la défunte alliance présidentielle, Belkhadem et Ouyahia, ne peuvent pas prétendre peser sur le scrutin présidentiel au moment où ils perdent contrôle au sein de leurs partis. Premier à vivre des protestations dans les instances du parti, Belkhadem a pu résister à toutes les tentatives ayant visé sa destitution en tant que secrétaire général de l'ancien parti unique. Jusqu'à quand pourra t-il tenir dans sa résistance ? Les prochaines rencontres du parti sont de nature à apporter une réponse à cette interrogation. C'est d'autant plus possible que les ennemis de Belkhadem au sein du parti ont annoncé à maintes reprises leur volonté de laisser ce dernier en rase campagne à l'heure de la décision. Nul doute que le secrétaire général du FLN tentera de résister aux futures tempêtes qui viseraient son poste, au moins jusqu'à ce que soit tranchée une possible candidature d'Abdelaziz Bouteflika à sa propre succession. Si cette question venait à demeurer en suspens jusqu'au derniers mois de l'année en cours, il est fort à parier qu'Abdelaziz Belkhadem vivra des tests encore plus douloureux. La posture d'Ahmed Ouyahia n'est pas si distincte de celle de Belkhadem. Le secrétaire général du RND est appelé, lui aussi, à recoller les morceaux d'un rassemblement qui enregistre, semaine après semaine, mois après mois, l'élargissement de son cercle de contestation interne. Minimisée au départ compte tenu du poids de sa locomotive, la contestation d'Ahmed Ouyahia a fini par gagner en épaisseur. D'abord, depuis que l'ancien ministre de la Santé, M. Yahia Guidoum a pris la «direction» des opposants à l'ancien chef du gouvernement. Ensuite, par le ralliement de certains ministres RND au camp des opposants. Sorti vainqueur aux élections sénatoriales, le RND est loin d'amorcer sa cure. Et son secrétaire général semble bien saisir qu'il ne s'agit pas d'une simple agitation, qu'on observe chez tous les partis politiques. Il a tenté, dans cette logique, de tendre la main pour une réconciliation de la famille du RND. Cette offre ne convainc pas les protestataires. En définitive, même en se retrouvant sans rôle pour avril 2014, le FLN et le RND peuvent a priori servir d'indicateurs pour la même échéance. A. Y.