Depuis quelques années, de nombreuses familles à travers le pays rencontrent des difficultés à placer leurs enfants dans des écoles de leur choix. Très souvent, elles se voient contraintes de les inscrire à des kilomètres du domicile familial, sans moyens de transport et sans restauration. Conséquence directe de leur relogement précipité dans de nouvelles habitations, livrées sans les infrastructures nécessaires, les établissements scolaires en tête. En fait, c'est le drame de tout un pays. Un soi-disant développement urbain qui se fait de manière anarchique, sans coordination suffisante entre les différentes institutions. La bonne gestion laisse place à l'improvisation pour répondre à des consignes tardives de prise en charge des doléances citoyennes. A Birtouta, pour ne citer que cet exemple, dans la wilaya d'Alger, la rentrée des classes est des plus catastrophiques depuis le début des opérations de relogement, il y a quatre à cinq ans. Que ce soit dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire ou de la distribution des logements sociaux, socio-locatifs, participatifs, Aadl…et autres. Les enfants, plus que les parents, se sont retrouvés dans des situations des plus précaires. Les deux ministères, de l'Habitat et de l'Education nationale, se rejettent la responsabilité quand aux retards accusés dans la réception des nouveaux établissements et l'ouverture de nouvelles salles de classes. De même que les espaces et les services devant les accompagner. C'est le prix à payer pour «aérer» la capitale, satisfaire une demande croissante et pressante des citoyens en matière de logements…et surtout mettre un terme à la poussée incontrôlée des bidonvilles. A ce propos, jamais le pays n'a enregistré un nombre aussi important d'opérations d'éradication de l'habitat précaire, notamment dans les grandes villes, à commencer par Alger, Constantine, Oran et Annaba. Les opérations se poursuivent, sous l'œil «vigilant» des autorités locales, mais les résultats escomptés sur le terrain tardent à venir. Les bidonvilles, les réclamations des citoyens se considérant lésés dans leur droit à un logement décent, les dysfonctionnements et les insuffisances n'en finissent pas. Les déclarations rassurantes des ministres et des différents responsables au niveau local ne convainquent plus les citoyens, blasés par des promesses non tenues et les réalisations mal achevées. Jusqu'à présent, y compris dans les cités construites récemment, des citoyens manifestent leur colère contre le non raccordement de leurs foyers aux réseaux d'électricité, d'eau et de gaz naturel. Parfois même aux conduites d'assainissement. Des plaintes aussi contre l'absence d'antennes de Sonelgaz, de la Poste, de services de l'APC, de dispensaire…et aussi d'espaces de jeux pour enfants et même pour les vieux, ne s'arrêtent pas. Des réclamations également pour cause d'absence d'éclairage public, de routes ou de détérioration de ces dernières. Pourtant, jamais un ministre ou un responsable local n'effectue une visite dans une quelconque localité du pays sans insister sur ces points primordiaux et affirmer, par la même occasion, sa disponibilité à remédier à toutes les lacunes de façon à assurer tous les services aux citoyens. Des promesses souvent électorales, conjoncturelles, sans suite. Ça a toujours été ainsi et ça le restera tant que la société civile ne se décide pas à s'organiser de la bonne manière et à parler d'une seule voix pour défendre et promouvoir ses droits. K. M.