Entretien réalisé par notre correspondant à Tlemcen Chawki Fath Allah La Tribune : Qu'en est-il de la situation actuelle de l'entreprise ? Mr Ouhib Othmane : Notre unité a, certes, vécu des périodes difficiles, néanmoins, suite à un plan de redressement et une politique appropriée, nous avons réussi à atteindre notre label. Il faut savoir qu'actuellement tout ce qui est fabriqué est vendu, et le blue jean reste un produit qui est réalisé sur commande. Comment se présente la gestion de la matière première ? Un bon gestionnaire doit penser à tout. Nous avons suffisamment de stock ; de quoi «tenir la main» pendant un bon moment. Acheter le coton aujourd'hui offre une espérance mathématique de gain très intéressante car le potentiel de hausse est dix fois supérieur à celui de la baisse. Et au sujet de la maintenance ? A ce sujet, nous avons réalisé un investissement de plus de 60 millions de dinars destiné à la pièce de rechange, afin de garder intactes les machines, notre principal outil de production, à une époque où le client est très exigeant. Nous sommes donc tenus à ne commettre aucune erreur. En somme, l'entreprise dispose de moyens de contrôle du produit… Absolument. Nous disposons d'un laboratoire, et le complexe s'est amélioré grâce aux compétences de l'armée algérienne qui possède un équipement de haute technologie. Nous sommes obligés de respecter nos contrats et chaque produit fini est confectionné à partir d'une même qualité de coton. Qu'en est-il des difficultés financières de l'entreprise ? Actuellement, nous n'avons plus de problème d'argent, d'autant que l'entreprise accorde des prêts aux travailleurs et a réussi à recruter plus de 130 agents, en majorité des jeunes. Nous avons même signé des conventions d'insertion des jeunes issus des centres de formation professionnelle. A ce jour, ce sont 100 d'entre eux qui ont été inscrits. Cela explique que l'une des principales actions qu'entreprend la direction du complexe, c'est le rajeunissement du personnel. Cependant, et cela est très important, l'entreprise de Sebdou possède enfin son acte de propriété et se retrouve à jour en ce qui concerne le paiement de ses créances vis-à-vis des organismes fiscaux. Peut-on avoir une idée, en termes chiffrés, de la production ? Si l'on parle des capacités de production, notre complexe dépasse largement les 4 500 000 ML par an. Or, si l'on aborde le volet productivité, ce dernier a effectivement doublé et le chiffre d'affaires de cette année sera de l'ordre de 670 millions de dinars, alors qu'en 2007, il était de 540 millions. A titre d'exemple, à la fin du mois d'octobre dernier, il était de l'ordre de 79 millions de dinars. Sachant que l'usine consomme beaucoup d'eau, soit un débit de 25 litres/seconde pendant huit heures, les rejets industriels posent-ils problème ? Non. L'usine, grâce à sa station de traitement, rejette une eau non polluée. A ce sujet, je vous informe que, lors d'une cérémonie qui s'est déroulée au siège du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, en juin dernier, en présence de Monsieur Cherif Rahmani, il a été procédé à la signature d'un contrat de performance environnementale qui a une finalité explicite : celle de mettre en exergue l'engagement des responsables des entreprises, y compris Denitex, à mettre en œuvre un programme de dépollution. Ce programme, dont la mise en œuvre s'étalera sur trois années, permettra le respect de la réglementation environnementale actuellement en vigueur. La population ne doit pas s'inquiéter, car les rejets qui se déversent dans l'oued Kadous, ne contiennent aucun produit toxique. Qu'en est-il de la certification de l'entreprise ? La certification du complexe textile permettra d'évoluer dans un environnement agréable grâce au système qualité ISO 9001-2000. Dès la certification, qui se fera dans quelques jours, on prouvera plus notre aptitude à fournir un produit conforme aux exigences et mettre en œuvre un système efficace. Cela explique que la certification ISO nous encourage à nous projeter au-delà des frontières, dans un monde en mutation rapide et constante. Un dernier mot ? Notre entreprise se construit de façon accélérée et ordonnée. Sa politique d'investissement et celle des ressources humaines ont fait d'elle une entreprise qui voit grand. parce que, tout simplement, elle travaille selon les normes internationales, et ce, malgré la vétusté des métiers à tisser.