Le Forum El Moudjahid a accueilli, hier, une rencontre autour de la thématique de la gestion des salles de cinéma, modérée par Abdelkrim Tazarout, critique de cinéma, animée par M'hamed Loukal, responsable de l'Office de promotion culturelle et artistique de l'APC d'Alger-centre, Salim Souhali, représentant de la Cinémathèque d'Alger et Rachid Deramchi, représentant de la boîte de distribution Isser Prod. M'hamed Loukal a d'emblée souligné qu'au niveau du territoire de l'APC d'Alger-centre, l'office qu'il dirige gère cinq salles de cinéma et qu'une dizaine de salles sont en voie de rénovation. Il a posé le gros problème de la gestion des espaces, avec l'exemple de la salle Algeria qui a dû être fermée, en raison de travaux de canalisation réalisés par les propriétaires de logements les salles, souvent situées au rez-de-chaussée des immeubles, subissent d'énormes dégâts. Il a également annoncé la réouverture prochaine de la salle Casino où il ne manque que l'équipement pour qu'elle soit fonctionnelle. Il a souligné dans son intervention qu'«aujourd'hui le plus grand problème n'est pas la question de cinéma avec la notion d'espace, mais plutôt la question de gestion des salles, à l'exemple des salles de cinéma gérées par le privé qui ont été détournées de leur véritable vocation». Il a aussi soulevé la problématique des métiers dans le domaine de la gestion de salles de cinéma, du manque de professionnels, tels que des projectionnistes et des sonoristes. Le représentant de l'APC a également soulevé les problèmes de distribution, de production et d'équipements modernes qui freinent l'épanouissement du secteur cinématographique. De son côté, Salim Souhali, de la Cinémathèque d'Alger, est revenu sur le fait que l'espace de la Cinémathèque dédié a une finalité culturelle, à travers la promotion de films d'auteurs qui mettent en valeur la création cinématographique et non pas un espace destiné à la promotion de films commerciaux. Quant au distributeur Rachid Deramchi, il a partagé avec les présents sa propre expérience a travers la distribution des films Hadj Lakhdar et la bureaucratie et Kindy. Il a précisé que la véritable problématique était de comment drainer de nouveau le public vers les salles de cinéma. Pour cela plusieurs enquêtes sur le terrain ont été réalisée pour essayer de comprendre les mécanismes, et ont misé sur un personnage populaire, en l'occurrence Hadj Lakhdar. Ainsi, après le contact avec la maison de production, ils se sont ensuite adressés au ministère de la Culture pour avoir une subvention pour assurer la distribution. L‘intervenant a insisté sur le fait que la subvention existe et qu'elle est très importante pour le circuit de distribution. il a précisé au présents que cette subvention a été obtenue le plus normalement du monde sur simple dépôt de dossier, sans aucun favoritisme ou clientélisme. Ensuite ils ont sillonné le territoire national en quête de salles fonctionnelles, au final, ils ont sélectionné une douzaine de wilaya ou la distribution du film et son exploitation étaient possibles. Ensuite il y a la campagne de médiatisation et d'affichage. Rachid Deramchi a confié : «Quand on a commencé l'aventure, on s'est dis que si on arrive à mille entrées c'est pas mal pour un début. Mais les chiffres nous ont complètement surpris car, au final, avec les bordereaux des salles (la billetterie) on est arrivé à près de dix mille entrées. Si on prend en compte ceux qui entrent sans payer, grâce à la camaraderie, on peut facilement doubler les chiffres.» L'intervenant a tenus à souligner le rôle des médias dans le soutien du circuit cinématographique, «car la question n'est pas d'aimer ou de ne pas aimer le film mais d'en parler, ensuite c'est au spectateur d'avoir son avis». Rachid Deramchi a également mis en exergue plusieurs défaillances dans le circuit, tant au niveau des producteurs qu'au niveau des espaces de projection. Des lacunes qu'il a consignées dans un rapport qui a été remis au ministère de la Culture dans l'espoir qu'elles soient rapidement prises en charge pour le bien du secteur du cinéma en Algérie. S. A.