Une cinquantaine de chefs d'Etat ou de gouvernement, les dirigeants des grandes institutions internationales se retrouvent depuis hier pour le 43e Forum économique mondial de Davos (WEF). Une rencontre qui se poursuivra jusqu'au 27 janvier prochain. L'Algérie participe à ce forum par le biais du ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci qui représentera le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Les Premiers ministres du Maroc, de la Tunisie, de la Libye, d'Egypte et du Liban et le Premier ministre du Qatar prennent également part à ce rendez-vous annuel. Un discours du roi de Jordanie est attendu, alors que la Syrie n'est pas représentée au niveau du gouvernement. En revanche, elle est représentée par l'un des principaux leaders de l'opposition, Moaz al-Khatib, président de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution, créée en novembre. Côté africain, le WEF indique que l'édition 2013 est une année «historique» avec la participation confirmée de neuf chefs d'Etat ou de gouvernement (Ethiopie, Guinée, Kenya, Maurice, Nigeria, Rwanda, Afrique du Sud, Tanzanie et Zimbabwe). Lors de cette rencontre, M. Medelci participera aux deux sessions que le forum consacrera à l'impact géopolitique du printemps arabe et à la crise du Mali et ses implications régionales et humanitaires. Deux sujets phares à débattre lors de ce forum qui devrait accueillir en parallèle 2 500 participants dont 1 600 dirigeants d'entreprises internationales, qui selon le Professeur Klaus Schwab, le fondateur et directeur du Forum, représentent à eux seuls «la moitié de l'industrie mondiale». Le Forum co-présidé cette année par les patrons de Coca-Cola, Embraer, UBS, Dow Chemical et le directeur général de Transparency International.Cette rencontre intervient, faut-il le noter, dans une conjoncture mondiale particulière marquée par la crise économique et les conflits en Syrie et au Mali. Le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s'exprimera sur les perspectives du développement mondial, aux côtés de David Cameron, de Bill Gates, fondateur de Microsoft et de la reine Rania de Jordanie. Pour la première journée, l'optimisme était de mise dans les différentes interventions. «En ce moment, les choses vont beaucoup mieux qu'il y a un an», a reconnu le numéro trois du Fonds monétaire international (FMI), le Chinois Zhu Min, lors d'un débat hier. Et de poursuivre : «Grâce à toutes les actions politiques engagées, la situation s'est beaucoup calmée mais nous devons être très prudents», a-t-il ajouté, pointant notamment du doigt la communauté bancaire, dont il juge le poids toujours trop important dans l'économie mondiale. Le secteur bancaire est «trop gros, trop opaque et trop endetté», a résumé de son côté Paul Singer, pourtant patron d'Elliot Management, un fonds spéculatif (hedge fund). «Je pense que les banques doivent tourner la page de la crise, beaucoup d'entre-elles se portent bien, elles continuent à se développer et à prêter de l'argent», s'est défendu de son côté le patron de la Banque d'affaires américaine JP Morgan, Jamie Dimon. Et si des «excès» ont eu lieu, «tout le monde fait en principe maintenant bien son travail», a ajouté M. Dimon, dont la banque vient d'annoncer un bénéfice record en 2012 de plus de 20 milliards de dollars, en dépit des «erreurs» de l'un de ses traders, qui lui ont coûté plus de sept milliards de dollars. Dans l'édition 2013 de Davos, les grands patrons sont d'ailleurs moins pessimistes quant à leurs prévisions pour l'économie mondiale en 2013, par rapport à 2012. Ils restent cependant prudents, selon une étude publiée mardi dernier à Davos, en marge du Forum. S. I. /Agences