«Maintenant que les transporteurs ont eu leurs augmentations, qu'ils améliorent la qualité de leurs prestations !» C'est l'exigence que les usagers des transports à Oran expriment depuis que les bus et taxis ont augmenté leurs tarifs : «Les pouvoirs publics doivent désormais s'impliquer avec plus de rigueur et de vigueur pour les amener à l'observance des lois», souligne-t-on parmi les utilisateurs des bus qui déplorent que les chauffeurs continuent à violer avec autant d'allégresse les prescriptions du Code de la route : «Ils ne s'arrêtent pas devant les feux, ne respectent pas l'interdiction de dépasser ou de stationner, s'adonnent à la vitesse en mettant en péril la vie de leurs passagers. Le tout sous l'œil indifférent des autorités locales», s'indigne un chauffeur de taxi en appelant aux responsables à mettre fin à cette anarchie. Une anarchie qui est à l'origine de nombreux accidents - heureusement, jusqu'ici sans dommage irréversible pour la santé des usagers mais cela risque de ne pas durer - dont un spectaculaire télescopage entre trois bus, survenu en octobre dernier, qui a fait 12 blessés au niveau du rond-point des HLM de Sedikia, et une, non moins remarquable collision, entre deux bus qui, une année plus tôt et quasiment dans le même quartier, avait envoyé 19 personnes à l'hôpital. Cela n'empêche pas les chauffeurs de transport en commun de peser sur la pédale d'accélérateur, avec le seul souci de «faire le maximum de navettes et de ramasser le maximum de clients». Les usagers, eux, mettent également à l'index l'état délabré de très nombreux bus qui desservent les lignes urbaines et suburbaines : sièges branlants, vitres cassées, portières qui se bloquent, amortisseurs défaillants…, sont les principales (mais pas les seules) insuffisances relevées : «On dirait qu'ils ne sont pas concernés par le contrôle des véhicules», s'interrogent les citoyens, médusés par l'état de dégradation avancée de nombreux bus qui continuent, malgré tout, de couvrir les lignes suburbaines. Cette anarchie généralisée (aux carences citées plus haut, il faut ajouter le comportement souvent détestable de la majorité des chauffeurs et receveurs à l'endroit des usagers) a mené tout récemment l'Union nationale des transporteurs algériens (Unat) à réunir les représentants des 13 bureaux de wilaya de l'Ouest pour examiner les possibilités de réhabilitation du secteur du transport. Au cours de la rencontre qui a eu lieu à Oran, les participants ont reconnu l'urgence de prendre des mesures afin d'améliorer les prestations ; notamment à travers des campagnes de sensibilisation et d'information en direction des professionnels. Transporteurs, chauffeurs et receveurs seront impliqués dans ce travail annoncé, destiné à réhabiliter le secteur et mettre fin à l'anarchie qui prévaut depuis de trop longues années. Ce qui, les responsables de l'Unat le savent, ne saurait se faire sans l'implication des pouvoirs publics. En tout état de cause, des mesures devraient être prises incessamment, dans le sillage de la réception, prévue en mai prochain, du tramway d'Oran. Mesures qui risquent fort de faire de nombreux mécontents.