Les deux syndicats des transports de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) et de l'Union nationale des transporteurs algériens (UNAT) de la wilaya d'Oran se sont associés, hier, pour créer la Coordination nationale des transports. Une nouvelle réorganisation qui intervient dans un contexte marqué par une anarchie totale résultant de l'absence d'une politique d'assainissement. Le constat est alarmant, comme l'a souligné le coordinateur local de l'UGCAA et les préoccupations des opérateurs ne cessent d'amplifier eu égard au mutisme des décideurs. Les deux syndicats représentés par les deux fédérations des taxis et des transports des voyageurs et des marchandises de l'UGCAA et de l' UNAT ont été unanimes quant à la manière «délibérée» adoptée par les responsables du secteur des Transports pour les écarter de toute décision allant dans l'intérêt collectif. Le coordinateur de l'UGCAA tire la sonnette d'alarme sur les conséquences de cette anarchie dans le Transport, une véritable bombe à retardement compte tenu de l'exigüité de l'infrastructure, d'une part et du nombre important de moyens de transport injectés, d'autre part. L'exemple est que 700 autorisations d'exploitation ont été délivrées dans le cadre du dispositif de l'ANSEJ, pour une ville qui malheureusement ne dispose que de 3 stations inter-wilayas et 4 autres pour le suburbain. Le secteur des Transports souffre, en effet, de tous les maux et le citoyen reste impuissant devant ce laisser-aller caractérisé. Les opérateurs pointent du doigt la direction des Transports, responsable, selon eux, de toute cette anarchie dénoncée chaque jour par des centaines d'usagers. «Nous avons lancé plusieurs appels pour la réorganisation du secteur en optant pour la formation et l'UGCAA a fait appel à une agence pour le recrutement des chauffeurs et jusqu'à présent aucune réponse n'a été apportée», indique le porte-parole de l'UGCAA. Pire encore, les cartes horaires délivrées aux transporteurs ne contiennent aucune information quant aux heures de stationnement et aux arrêts, de quoi s'interroger sur la nécessité de cette carte. Autant de contrastes qui découragent les exploitants des lignes et encourage d'une manière ou d'une autre cette anarchie. Pour sa part, le responsable de l'UNAT a souligné l'importance de recourir à la création de cette coordination qui en plus de la réorganisation, va se pencher sur la professionnalisation du secteur. Il rappelle dans ce cadre les nouvelles lignes qui ont été créées sur l'initiative de l'union. «Nous sommes en mesure d'apporter notre aide et notre contribution à condition que les décideurs nous écoutent et nous associent», indique ce responsable. Outre la non adhésion de tous les syndicats, les conférenciers rappellent le problème des licences. Des promesses de débloquer 600 licences ont été données par l'ex wali d'Oran, mais jusqu'à présent rien n'est fait pour prendre en charge les chauffeurs de taxis au chômage. On dénonce également le non respect du PV signé par l'ex direction des Transports quant au gel des sociétés de taxis, alors que plusieurs d'entre elles ont été déjà créées. Pour ce qui est du transport des marchandises et des voyageurs, le problème fait, quant à lui, face à de nombreux problèmes, vu qu'Oran ne dispose ni d'aires de stationnement ni de parc pour les poids lourds. En lançant, hier, un appel aux autorités locales et en espérant que leurs doléances pour contribuer à réorganiser le secteur soient prises en considération, les deux syndicats ont rappelé que toutes les démarches ont été entreprises pour faciliter le dialogue, dans le cas contraire, ils menacent de recourir à la grève, une paralysie générale qui touchera les bus, les taxis et autres moyens. Cet ultimatum doit être respecté car ce pourrissement ne peut perdurer pour une ville appelée à être un jour une métropole.