Photo : Sahel Par Amar Rafa La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a confirmé l'existence, actuellement, de consultations politiques au sujet de la révision de la Constitution, pour lesquelles elle a révélé avoir été invitée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Lors de son intervention au Forum du quotidien Liberté, Louisa Hanoune a indiqué avoir été informée par son interlocuteur que cette révision ne sera pas profonde, en ce sens qu'elle ne touchera pas la nature du régime et les fondements de l'Etat. Elle a affirmé en retour, avoir formulé ses propositions au sujet notamment, de la possibilité d'élargir la saisine du Conseil constitutionnel, et insiste sur l'indépendance de la justice, qui s'avère dans la conjoncture actuelle un outil de sauvegarde de la sécurité nationale. La SG du PT a indiqué avoir discuté librement avec le Premier ministre, en évoquant la dérive des lois issues des réformes politiques, et elle affirme avoir souligné la nécessité de revoir ce processus de réformes. Elle a estimé, en outre, qu'au vu de la Conjoncture, la révision de la constitution n'est pas la priorité de son parti, bien au contraire, elle a mis en garde contre cette éventualité, arguant au regard de la composition des deux chambres qui «comportent des affairistes», et cela, considère-t-elle, pourrait s'avérer dangereux et même porter préjudice aux fondements de l'Etat. En revanche, Mme Hanoune a plaidé pour l'ouverture d'un débat général autour de la question, à même de dégager les grandes tendances de cette révision constitutionnelle. A une question en rapport avec les élections présidentielles, elle s'est positionnée en faveur de l'introduction de la révocabilité des mandats des élus, plutôt qu'une alternance, comme cela avait été suggéré lors des printemps arabes, et évoqué par le leader du MSP. Elle devait brocarder Bouguerra Soltani, à l'occasion, en affirmant : «Si j'étais lui, je n'aurais jamais permis qu'on insulte le président de la République dans mon siège.» Elle fustigera également les 12 chefs de partis réunis au MSP, parmi lesquels se trouve l'auteur d'un livre obséquieux sur Bouteflika, et qu'elle qualifie de «quatre chats qui ne pouvaient même pas remplir une salle de 300 personnes lors de la campagne électorale», en s'interrogeant sur l'opportunité de leur appel. «Qui est derrière eux ? Qui leur a donné des garanties pour agir de la sorte ?», s'est- elle interrogée, en affirmant qu'il s'agit d'«un appel à l'ingérence», au regard de la conjoncture. A une autre question concernant aussi les élections présidentielles de 2014, Louisa Hanoune s'est interrogée «si à moins de 15 mois de ces élections, les choses ne soient pas claires, n'est pas synonyme de tractations au sein du pouvoir pour dégager un candidat du consensus», avant de demander plus de clarifications à ce sujet. Mme Hanoune dira que «le droit de se porter candidat est garanti pour tout Algérien», et que «le PT juge sur le mandat» pour son soutien à un éventuel quatrième mandat du président Bouteflika. Elle a estimé que «pour les Algériens, le bilan de Bouteflika est positif, ne serait-ce que pour avoir instauré la paix», tout en énumérant les acquis économiques dont les augmentations des salaires, qui n'ont été possibles dans aucun pays au monde. Ouvrant une parenthèse, Mme Hanoune s'est félicitée de «l'augmentation des salaires des 60 000 travailleurs de l'Education, qui ont réussi à faire sauter l'article 87 bis, ouvrant ainsi la brèche au profit d'autres secteurs». La SG du PT a révélé n'avoir jamais voté pour Bouteflika, «mais, en tant que parti, nous soutenons certaines décisions économiques et nous nous portons contre d'autres». Elle a néanmoins plaidé pour l'assainissement du climat politique dans le pays, à même de permettre la tenue d'élections démocratiques, par le biais de l'assainissement du fichier électoral et de réunir aussi les conditions pour un débat général. Car, a-t-elle estimé, «si les élections présidentielles se déroulent dans les mêmes conditions que celles des précédentes législatives, c'est la mort pour notre pays». Elle a longuement parlé, dans ce sens, des dangers qui guettent notre pays, lequel, dit-elle, est visé à travers la guerre au Mali, dans laquelle on veut l'impliquer, en raison des choix économiques souverains. Pour elle, il est possible d'établir un lien entre l'attaque de Tiguentourine et les débats à l'APN sur le gaz de schiste, qu'elle explique, par le fait que «cette attaque qui a visé les installations gazières du pays n'est pas une seule opération terroriste, mais se veut un message politique et un avertissement pour l'Algérie». En ce sens, dit-elle, qu'elle vise à exercer des pressions sur le pays, en vue de l'emmener à engager ses troupes au Mali et à financer l'effort de guerre. Il est clair pour elle que «ces groupes terroristes servent les intérêts des multinationales, justement, des pays occidentaux qui les ont créés». Selon Mme Hanoune, cela fait partie des pressions multiformes exercées sur le pays depuis 2009 pour le faire revenir sur ses décisions économiques, dont la règle de 51/49% et la préférence nationale, et ce, en instrumentalisant les fragilités internes, notamment celui de la tragédie nationale, et leurs appendices locaux. En définitive, Louisa Hanoune considère que plus que toute autre question, son parti accorde la priorité à la préservation de l'intégrité et de l'unité nationales. Un objectif pour lequel «le PT se met à l'avant-garde du combat», dira-t-elle en soulignant la nécessité d'une mobilisation des Algériens pour «se dresser en rempart» et «libérer tous les ressorts de la résistance» contre les velléités d'ingérence étrangère.