Si les Verts n'ont pas été des plus rayonnants lors de cette 29e CAN, ils semblent capables de prendre davantage de dispositions en ce sens pour devenir un véritable épouvantail. D'autant que leur niveau de jeu a, semble-t-il, augmenté au fil des rencontres, à la différence des autres. On mesure par ailleurs l'importance d'un meneur de jeu comme Mourad Meghni pour orchestrer les offensives des Fennecs, or jusqu'à présent, depuis la mise à l'écart de l'ex joueur de la Lazio, pour blessures à répétitions, aucun joueur issu de l'émigration ou du cru n'a pu assumer ce rôle. Le danger n'a été porté que par intermittence, profitant parfois des erreurs de placement des défenses adverses pour assurer le minimum. Et en parlant de défense, il en est question. L'arrière-garde algérienne a connu beaucoup de soucis de placement ou de concentration sur ces dernières rencontres. Prise de vitesse par le Togo et Bercer par la Côte d'Ivoire, elle aura grand besoin de vigilance pour les matchs avenirs. Surtout lorsqu'elle sera exposée à la vivacité d'attaquants de métier, à l'image les Maliens et des Béninois. Cruelle élimination du premier tour. Pour autant, le favori algérien n'a semblé être au dessus du lot ou le niveau du jeu face à ses trois adversaires du groupe D (Tunisie, Togo, Côte d'Ivoire), même s'il peut se targuer d'avoir produit un jeu de qualité, ponctué par de belles phases et combinaisons pour engranger les points nécessaires pour les quarts de finale. Le premier pas dans cette CAN a été fait, même si c'est sans brillance, mais aussi sans réelles concrétisations au tableau de marques pour passer aux quarts de finales. En attendant, une petite rétrospective des trois matchs des Verts permet d'analyser le bilan par secteur de l'équipe nationale dans ce premier tour et de voir qu'il a encore du chemin à faire. Jamais lors ces de trois matchs, le coach bosnien, Vahid Halilhodzic, n'a aligné la même défense. Sur toutes les rencontres du premier tour, la défense à été retouchée à cause de la blessure de certains ou maladresses et erreurs commises ayant influées sur le cours du jeu et le score. Ainsi, tous les défenseurs sélectionnés parmi les 23 qui se sont succédé au fil des matchs, parmi eux, seul Essaid Belkalem a joué toutes les rencontres et il n'y a qu'Ali Rial (défenseur de la même formation) qui n'a pas été sollicité pour secourir l'arrière-garde. Et c'est peut être à cause des ces remaniements permanents que la défense n'a jamais semblé retrouver la sérénité qu'on lui connaissait. Malgré le retour de Rafik Halliche au côté du joueur de la JSK, malgré le vécu de la paire actuelle. L'axe n'a pas fait preuve d'une grande souveraineté. Il est vrai qu'elle a encaissé 5 buts, mais elle a évité le pire, lors des deux premiers matchs, qu'aux maladresses des Tunisiens et des Togolais, en particulier le percutant Emmanuel Adebayor et le talentueux Dove Wome.
Une attaque manquant d'efficacité et de réalisme En comparaison, Rais M'bolhi avait encaissé beaucoup de buts pour un premier tour de plus, l'absence de Hassen Yebda au milieu et Madjid Bouguerra en défense n'a pas permis à Mehdi Lacen et ses coéquipiés de passer le grand test. L'occasion leur est offerte lors du prochain match face au Benin au mois de mars, au stade Mustapha-Tchaker de Blida. Ce compartiment a offert deux configurations lors des trois matchs du premier tour. Le match face aux Tunisiens a montré une disposition de trois récupérateurs purs et d'un milieu offensif. Mais, lors des deux rencontres qui ont suivi, celle face aux Tunisiens, le coach est revenu à ses trois milieux défensifs, même s'il s'en défend encore, qu'avec trois milieux défensifs, dont Adlene Guedioura qui reste un joueur capable de marquer beaucoup de buts. C'est un joueur qui est capable de récupérer des ballons et qui est aussi capable de les mettre au fond des filets. Mehdi Mostepha, Lemouchia et Lacen sont plus des joueurs à tempérament défensif. Toujours est-il que la créativité fait cruellement défaut dans cet entrejeu algérien. Si la récupération, le travail de sape sont assez bien faits, les défenseurs éprouvent les pires difficultés une fois le ballon récupéré. Cadamuro avait donné des signes d'espoir, mais cela n'a pas fait long feu, victime qu'il était des blessures. Il est sûr qu'avec plus de liant et de rapidité dans le passage milieu-attaque, les Fennecs pourront causer encore plus de soucis à leurs adversaires. Mais est-ce que potentiellement le groupe actuel recèle d'une capacité de création en son sein ? Le coach, Vahid Halilhodzic, en est le plus convaincu. Deux buts en trois matchs face aux Eléphants et aucun, lors des confrontations avec les Tunisiens et les Togolais, en une demi-douzaine d'opportunités. Avec deux buts en trois matchs, l'attaque marche mieux, certes, qu'il y a deux ans à pareil stade (1 but en Angola lors de la 27 CAN), mais la proportion occasion-but est loin d'être bien exploitée. Il est certain que si la paire Soudani-Slimani avait eu plus de réussite, les statistiques pourraient être reconsidérées. Mais avec l'éclosion de Soudani, les Verts savent au moins qu'ils ont une arme supplémentaire en attaque pour faire la différence. Avec l'arrivée d'Ishaq Belfodil de Parme AC (Série A italienne, les opportunités ne pourront qu'être plus grandes pour les Fennecs lors des prochaines rencontres. A. L.