Photo : M.Ouanezar De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La commune de Bousfer veut récupérer ou du moins avoir un droit de regard sur son patrimoine foncier et celui immobilier. Face à la faiblesse des ressources financières et matérielles de cette commune pauvre, l'Assemblée communale s'attelle à recenser ses biens immobiliers et fonciers répartis à travers son territoire. Une commission communale de recensement des biens communaux a été installée il y a quelques mois en vue d'élaborer un travail de contrôle et de suivi. Suite à une première évaluation, la situation des biens communaux s'avère catastrophique, voire chaotique. La commission a relevé une gestion communale antérieure des biens souvent défectueuse et même criminelle. «Nous avons trouvé que des centaines de biens immobiliers communaux ont été donnés en location par l'ancien maire qui n'a pas observé les dispositions réglementaires», notent des membres de l'Assemblée communale. En effet, les services des biens communaux constatent que des maisonnettes de deux pièces cuisine, données en location, se sont, par des complicités à grande échelle, transformées en villas somptueuses, dotées de piscine et autres commodités. «Ces personnes qui ont mis la main sur ces biens immobiliers ne se sont même pas acquittées» de leurs loyers et ce, depuis plus de 10 années et davantage. Des loyers qui se situent entre 1 000 et 2 000 DA par mois. C'est le cas, à titre d'exemple, de ce bain et de ce café, biens de la commune depuis tout temps, dont on ne retrouve aucune trace sur les registres de la commune. Même pas une délibération attestant leur affectation. Et pourtant, ces deux biens sont la propriété de deux particuliers qui ne cachent pas les avoir acquis illégalement. C'est le cas également de ce député indélicat qui a mis la main sur un lot de terrain sur la plage de Coralès sur la corniche oranaise. Un contrat de location dont nous disposons d'une copie stipule que la commune loue une maison F2 sur cette partie de la plage à raison de 2 000 DA par mois. Or, les élus de cette commune ainsi que les services concernés affirment que «la commune ne dispose pas de biens immobiliers sur cette partie de la côte. C'était une ruse du maire et du législateur. Il lui avait donné la parcelle de terre où il a édifié une belle maison de 250 m⊃2; [voir photo]», nous dit-on encore. Ce n'est pas un exemple isolé. D'autres sont dans le même cas. Le wali avait annoncé, il y a deux jours, qu'une enquête allait être déclenchée au sujet de parcelles attribuées récemment dans cette commune. Mais pas sur les dépassements et les autres attributions passées. C'est le cas de cette parcelle de 600 m⊃2; attribuée par l'ancien maire à ses deux enfants, mineurs à l'époque des faits. Une parcelle qui devait servir de site pour la construction d'une mosquée. L'affaire est entre les mains du wali. Le maire, quant à lui, est déjà sous le coup d'une poursuite judiciaire pour l'attribution d'une grande parcelle sans passer par l'agence foncière. L'Assemblée communale compte prendre le taureau par les cornes en soumettant les locataires à une revue à la hausse de ces loyers ainsi qu'à la récupération de certains autres conformément aux termes des contrats d'alors.