Le ministère des Ressources en eau œuvre aujourd'hui à assurer une bonne gouvernance de l'eau, à travers la mise en place d'une stratégie nationale permettant de sensibiliser les usagers (citoyens, industriels, agriculteurs …) à l'utilisation rationnelle de cette ressource vitale. «Avec la réalisation des différents programmes d'investissements inscrits et réalisés, nous pouvons dire que si l'Algérie est en train de gagner la bataille de la mobilisation et de la disponibilité de la ressource hydrique, celle de sa gestion, de sa protection, de sa préservation et de son recyclage ne l'est pas encore», a souligné jeudi dernier le ministre des Ressources en eau, M. Hocine Necib. Ainsi, les efforts, selon le premier responsable du secteur, doivent «se poursuivre et s'intensifier pour consolider et pérenniser les acquis et atteindre les objectifs fixés en matière de bonne gouvernance de l'eau». Il s'agit là d'«un grand défi à relever», indique M. Necib qui intervenait lors d'une rencontre regroupant les directeurs de wilaya des ressources en eau. Le ministre a ainsi annoncé qu'un appel d'offres sera lancé pour confier la gestion de l'eau à des entreprises étrangères à Annaba et Tarf, comme cela est déjà fait à Alger et Oran. Cette démarche vise, selon lui, à atteindre des standards internationaux dans la gestion de l'eau. L'autre défi à relever, tout aussi important, est celui d'assurer une meilleure sécurité alimentaire, selon le ministre qui se dit conscient des difficultés et des contraintes qui existent sur le terrain et «qu'il n'est pas aisé dans certains cas de faire aboutir, dans les délais fixés», reconnait- il. A signaler qu'à ce titre, le responsable de la planification et du budget au ministère, Lounis Maouche, a fait part d'une demande ayant été adressée au ministère des Finances afin de débloquer un reliquat de 120 milliards de dinars et qui sera affecté pour la réalisation de plusieurs projets. Néanmoins, M. Necib a tenu à mettre l'accent sur la nécessité d'accentuer les efforts pour honorer les engagements pris et pour relever les défis, afin de satisfaire les besoins en eau de l'ensemble des usagers y compris l'agriculture. Et c'est là l'objectif assigné à la rencontre tenue jeudi à Alger qui vise notamment à redynamiser et à redoubler d'efforts pour atteindre les objectifs fixés à travers la concrétisation du programme de développement quinquennal 2010-2014. Entre autres objectifs, le ministre cite la réalisation, à la fin de 2014, de 84 barrages totalisant une capacité globale de 8,9 milliards de mètres cubes. Actuellement, le secteur des ressources en eau compte 70 barrages de grande et moyenne envergure, avec une capacité de 7 milliards de mètres cubes. Lors d'un point de presse tenu en marge du regroupement des directeurs de wilaya des ressources en eau, M. Necib a précisé que quatre barrages seront réceptionnés en 2013 dont deux à Sétif et les deux autres à Oum El Bouaghi et Khenchela. En outre, la construction de deux barrages sera lancée à Batna et Tarf cette année, alors qu'en 2012, deux barrages, dont la réalisation a été lancée à Souk Ahras et Tizi Ouzou. D'autre part, 157 projets ont été lancés en 2013, et portent sur l'adduction d'eau potable en faveur de plusieurs communes, le dessalement d'eau de mer et l'assainissement. Des stations d'épuration d'eau ont été également livrées à Béjaïa, Ghardaïa, Tissemsilt et Aïn Témouchent. Le ministre a, également, fait part d'une feuille de route tracée par son département à l'horizon 2030. Une feuille de route qui englobe le plan national de l'eau ainsi que des plans directeurs régionaux. Des plans qui visent notamment à renforcer les capacités des stations de dessalement d'eau de mer et celles des stations d'épuration des eaux usées ainsi qu'à encourager l'utilisation des eaux usées dans l'agriculture. Pour ce qui est de la réalisation des barrages au Nord du pays, M. Necib a tenu à souligner que l'opération se poursuivra. Toutefois, précise t-il, ces barrages auront des capacités «assez modestes», oscillant entre 40 et 50 millions de m3.