Réunis hier à Moscou, les pays du G20 se sont de nouveau engagés à réduire les déficits sans plus. Cet engagement ne concerne pas la mise en place de nouveaux plans budgétaires. Idem pour les objectifs quantitatifs. «Il a été réaffirmé que la consolidation budgétaire est une question de moyen terme», a déclaré à ce sujet Pier Carlo Padoan, l'économiste en chef de l'Organisation de coopération et de développement économique (Ocde). Dans le communiqué final sanctionnant cette réunion, l'accent a en effet été mis sur la nécessité de poursuivre les efforts pour la reprise économique. Et ce, à travers la mise en place d'une politique monétaire. Les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 ont plaidé globalement pour des «stratégies crédibles de moyen terme» dans le but de réduire leurs déficits budgétaires. Cependant pas d'objectifs chiffrés ni d'échéances précises pour ces stratégies. En dépit du recul des risques menaçant l'économie mondiale et l'amélioration des conditions des marchés, les risques sont toujours là selon les grands argentiers des principales puissances de la planète, qui ont tenté au cours de cette réunion d'écarter le spectre d'une «guerre des monnaies», provoquée par un enchaînement de dévaluations compétitives par des pays en quête de croissance. «La politique monétaire doit être dirigée vers la stabilité des prix au niveau national et continuer à soutenir la reprise économique, conformément aux mandats respectifs» des différentes Banques centrales, estiment les pays riches et émergents. Toutefois, ils s'engagent à «s'abstenir de mener des dévaluations compétitives». «Nous ne fixerons pas de cibles de taux de changes à des fins de compétitivité», promettent-ils. Les ministres et banquiers centraux réaffirment leur engagement «à aller rapidement vers des systèmes de taux de change davantage déterminés par le marché» et qui «reflètent les fondamentaux économiques sous-jacents». Concernant les changes, la volonté affichée est de «travailler plus étroitement les uns avec les autres, afin de croître ensemble». S'agissant de la rigueur budgétaire, le communiqué ne fait plus référence directement aux objectifs fixés en 2010 par les pays riches membres du G20 à Toronto, où ils s'étaient engagés à réduire d'au moins de moitié leur déficit public à l'horizon 2013, ce que plusieurs gouvernements ont échoué à faire, et à stabiliser voire réduire leurs ratios de dette publique à l'horizon 2016. «Nous continuerons à mettre en œuvre nos précédents engagements», a indiqué le communiqué. «Les économies avancées élaboreront, d'ici le sommet de Saint-Pétersbourg (en septembre 2013, NDLR), des stratégies budgétaires de moyen terme crédibles, conformément aux engagements pris par nos chefs d'Etat et de gouvernement à Los Cabos (en juin 2012, NDLR)», écrivent les ministres. Enfin, le G20 appelle les pays «en excédent», comme l'Allemagne ou la Chine, à «développer les sources internes de croissance». Les Etats-Unis et le Japon doivent «lever les incertitudes» budgétaires et la zone euro «renforcer» son union économique et monétaire. R. E.