Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad
Les conditions matérielles de scolarisation des écoliers restent en deçà des demandes exprimées par les parents d'élèves et les syndicats et par les scolarisés eux-mêmes, dans les localités de la wilaya de Tizi Ouzou. A chaque occasion de rentrée scolaire ou d'arrivée des saisons d'été et d'hiver, les concernés se trouvent seuls à exprimer les manques relevés dans les établissements scolaires de la région, qui connaît un retard intolérable dans beaucoup de secteurs de première importance pour la population locale. Au début de la dernière rentrée scolaire, des parents d'élèves de la wilaya de Tizi Ouzou ont fait savoir à travers leur association les nombreux problèmes auxquels font face leurs enfants, notamment au sein des écoles primaires. «La surcharge des classes, le manque de cantines scolaires et la gestion des écoles primaires par les communes», font partie en premier des lacunes constatées dans les établissements et une plate-forme de revendications devait être remise au ministère de tutelle. Pourtant, l'absence de commodités dans les écoles primaires, les collèges et les lycées ne date pas d'aujourd'hui, les responsables pouvaient bien mesurer et répondre à ces attentes il y a belle lurette étant tenus informés continuellement de ce constat. Le programme de réaménagement et de réhabilitation des établissements scolaires de la wilaya de Tizi Ouzou, décidé en février 2008 par l'ex-exécutif de wilaya, ne semble pas couvrir toutes les attentes des élèves. L'enveloppe d'un milliard de dinars dégagée à cet effet n'a pas réglé les problèmes de transport scolaire, de chauffage mais aussi de cantine scolaire à travers le régime de demi-pension, dont les parents d'élèves demandent à ce qu'il soit généralisé pour ne pas priver les enfants de déjeuner et permettre aux parents qui ont la chance de travailler d'aller tranquillement à leur labeur. Ainsi, beaucoup d'établissements scolaires sont loin de satisfaire élèves et parents. Des communes de la wilaya de Tizi Ouzou, pour la plupart déshéritées, censées gérer les écoles primaires justifient leur absence d'initiative par leur situation financière chaotique et le manque ou l'absence de recettes fiscales. «Avec le maigre budget qu'on a, on peut juste payer nos charges fixes ; alors ne nous demandez pas de garantir avec nos propres moyens un déjeuner équilibré, le transport et le chauffage aux enfants scolarisés. On arrive déjà difficilement à entretenir ces écoles et mettre les petits à l'abri des dangers», se désole un élu d'une commune du sud de Tizi Ouzou, qui souligne que beaucoup d'enfants souffrent de l'éloignement de leur domicile de l'école, située au chef-lieu communal. Sur la question de chauffage, globalement, le topo est le même dans presque tous les établissements scolaires de la wilaya de Tizi Ouzou si on se réfère au taux officiel de pénétration du gaz de ville. Avec un taux de pénétration du gaz naturel de seulement 46,71%, on peut considérer d'ores et déjà la faiblesse de la disponibilité du chauffage dans les écoles de la région, sachant que cette énergie est la plus usitée dans les institutions publiques par rapport à l'énergie électrique, qui est beaucoup moins sollicitée en raison de son coût élevé ou de la non-dotation des écoles en moyens de chauffage fonctionnant à l'énergie électrique. D'autre part, il est utile de souligner que lors des intempéries de février 2012, les infrastructures du secteur de l'éducation et de la formation professionnelle ont été parmi les plus touchées (effondrement de trois collèges, d'un lycée et d'un centre de formation professionnelle), selon des déclarations de responsables de wilaya, qui avaient avancé le chiffre de 693 millions de dinars de dégâts subis par les établissements scolaires. Ce qui donne une idée de la qualité des ouvrages livrés durant ces dernières années et sur la vulnérabilité et la précarité des anciennes constructions, comme celles «construites» en préfabriqué, dont certaines avaient cédé sous le poids de la neige. Un arrêt partiel des cours dans les établissements scolaires en raison des intempéries avait même été décidé pour éviter aux écoliers de greloter dans les salles de classe ou de subir les dangers des routes, devenues impraticables dans la majorité des localités submergées par la neige alors que les réseaux d'eau, d'électricité et de gaz, par endroit, étaient à l'arrêt.