Photo : Archives Par Mekioussa Chekir Un fonds d'investissement à partir l'épargne de la communauté algérienne établie à l'étranger, c'est la proposition émise hier par le président du Réseau des Algériens diplômés des hautes écoles universitaires de France (REAGE), Fateh Ouazzani. Ce dernier intervenait lors du deuxième jour du colloque consacré à la communauté algérienne établie à l'étranger, organisé par la commission des affaires étrangères de l'Assemblée populaire nationale (APN). M. Ouazzani a affirmé que «les compétences algériennes travaillant à l'étranger sont prêtes à s'impliquer dans les efforts consentis par l'Etat algérien pour le développement, pour peu que le gouvernement trace une stratégie, en créant un fonds d'investissement alimenté par l'épargne de la communauté algérienne établie à l'étranger». Et d'argumenter en donnant l'exemple des performances professionnelles réalisées par les communautés installées dans des pays émergents tels que l'Inde, la Corée du Sud et la Chine. Tout en soutenant que son association veut inscrire sa contribution dans un cadre «construit» et «concret», il prédira un accroissement du nombre de la communauté algérienne établie en France, qui passera à hauteur de 15% de la population globale de la France d'ici 20 ans. D'où l'intérêt, selon lui, d'aller vers «un véritable partenariat entre l'Algérie de l'intérieur et l'Algérie de l'extérieur». Interpellés depuis le début des travaux de cette rencontre sur la nécessité de prendre en charge la diaspora algérienne à l'étranger, des membres du gouvernement se sont défendus en soutenant que «toutes les politiques de développement national accordent un intérêt particulier à la communauté nationale établie à l'étranger et au rôle qu'elle a à jouer dans ce domaine». Ce disant, ils n'ont pas manqué d'interpeller cette communauté sur la nécessité de contribuer à ces mêmes politiques de développement. Axant son intervention sur son secteur, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a estimé que l'apport de la diaspora algérienne émigrée peut être d'une grande utilité en matière d'expérience, de consulting et d'investissement s'agissant de la stratégie économique nationale, basée essentiellement sur le développement de l'industrie, de l'agriculture et de la pêche. Mohamed Seghir Babes, président du Conseil national économique et social (CNES), a affirmé pour sa part que la communauté algérienne résidant à l'étranger est au centre de la feuille de route tracée par le Conseil. Il a indiqué à ce titre que les représentants des Algériens vivant à l'étranger seront invités en tant qu'observateurs et participants à un sommet économique et social prévu en décembre prochain à Alger. M. C. Rapatriement des corps des décédés : la SAA veut relancer le projet La Société nationale d'assurance (SAA) a saisi l'occasion de la tenue à Alger de la conférence sur la communauté algérienne établie à l'étranger pour interpeller les parties concernées sur le projet d'assurance en cas de rapatriement des corps des membres de cette communauté. Lequel projet, est-il précisé, avait commencé à prendre forme depuis 2000, et ce, conformément aux orientations du Conseil interministériel tenu la même année et qui avait abouti à la mise en place d'un groupe de travail pour réfléchir sur les conditions de faisabilité d'une assurance «obsèques» qu'offriraient les sociétés nationales d'assurance au profit des nationaux qui décéderaient à l'étranger. Or, le projet, qui est passé par plusieurs péripéties, n'a toujours pas pu être mené à bout. Pour le relancer, la SAA sollicite le soutien de la Banque d'Algérie pour l'autoriser à encaisser les primes d'assurance en devises et à ouvrir un compte bancaire à l'étranger pour recevoir ces primes. De même que la Direction des assurances est interpellée pour émettre le visa réglementaire sur le projet et, enfin, les autorités consulaires algériennes à l'étranger en vue d'«accepter de faire remettre les contrats d'assurance émis par la SAA», sous certaines conditions.