Propositions n Le lancement d'un fonds d'investissement avec l'argent des émigrés a été le point nodal des recommandations prises à la fin du colloque sur la communauté algérienne établie à l'étranger. L'argent de la diaspora peut servir à financer des projets en Algérie, en prenant l'exemple sur ce qui se fait depuis des années en Inde, en Chine, au Liban ou en Corée du Sud, où les expatriés contribuent par leurs envois à peaufiner le produit intérieur brut. L'idée, lancée hier durant la deuxième et dernière journée du colloque sur la communauté nationale établie à l'étranger qui s'est tenu à la résidence d'Etat El-Mithak, peut être réalisable à une condition : «L'Etat doit constituer un fonds d'investissement à partir de l'épargne de la diaspora avec des placements intéressants dans divers projets de grande utilité», propose Fateh Ouzzani, président du Réseau des Algériens diplômés des universités françaises (Reage). Mais l'engagement financier de cette communauté, précise encore le conférencier, reste tributaire «des stratégies et des efforts consentis des pouvoirs publics» et ce n'est qu'à partir de là que les choses seront claires : «Les compétences algériennes travaillant à l'étranger sont prêtes à s'impliquer dans les efforts consentis par l'Etat algérien pour le développement, pour peu que le gouvernement trace une stratégie, en créant un fonds d'investissement alimenté par l'épargne de la communauté.» Le président de Reage estime que cette option peut constituer «un pas en avant», en prenant, comme preuve édifiante, «les exemples positifs» de certains pays, du Sud-Est asiatique notamment, et des autres pays dits émergents qui, grâce au bénéfice du rapatriement des devises de leurs diasporas respectives, boostent leurs économies. Il a en outre été admis au cours de ce colloque qu'il fallait chercher des mécanismes fiables pour rendre encore plus pragmatique le dialogue nationaux-expatriés. Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements a été l'un des intervenants à avoir affirmé le besoin de l'Algérie en matière d'investissements, d'expertise et de consulting. C'est dans ce même registre et pour lui tendre la main que M. Ouzzani, a vite fait de proposer un partenariat en bonne et due forme entre ceux qui sont en Algérie et ceux de l'extérieur d'autant que la conjoncture, avec l'augmentation exponentielle du nombre d'Algériens résidant en France, s'y prête. Comme argument valable, il prévoit là une hausse de plus de 15% à l'horizon 2020, d'où «l'énorme gisement de devises en devenir».