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Crainte d'un recul du nombre de visites
Même si la direction de Cirta soutient que l'augmentation n'éclipsera pas sa vitrine
Publié dans La Tribune le 27 - 02 - 2013

De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi

L'arrêté interministériel stipulant l'augmentation des prix d'accès aux musées n'est pas encore entré en vigueur au musée Cirta de Constantine. Mais quand la question est posée, il s'en trouve des personnes qui disent être «pour» et d'autres qui sont «contre» ces nouvelles tarifications. Pour les premiers, c'est une bonne chose, car ça permettra d'«arracher» aux touristes quelques dinars de plus, vu la richesse des galeries. Mais, faudra-t-il encore que les voyagistes et les opérateurs touristiques arrivent à attirer ces touristes. C'est là, un autre argument pour les «contre».
Ceux qui soutiennent la nouvelle tarification sont évidemment au Musée national Cirta qui, selon les chiffres de l'administration, a accueilli plus de 9 000 visiteurs en 2012, et compte en recevoir autant. «Pour l'année achevée, les espaces ont touché beaucoup de monde dont la sphère scolaire et aussi des étrangers», souligne-t-on auprès de la direction. L'activité muséale est en train de renaître, indique la même source. «Toutefois, cet essor pourrait bien être freiné quand la nouvelle tarification entrera en vigueur. Pour l'heure, on n'a reçu aucune directive de la centrale imposant à la direction d'appliquer cette nouvelle tarification», reconnait notre même source. Mais «je pense qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter, car l'entrée restera gratuite au profit de quelques franges, les moins de 16 ans et les plus de 65 ans. Sans oublier les personnes handicapées et les appelés du Service national», tempère notre interlocuteur avant de mettre en relief une donne jugée importante à faire valoir et qui concerne les retombées de cette nouvelle tarification sur le plan financier. «L'augmentation des prix des billets est une aubaine pour rentabiliser un peu plus les activités muséales. Les étrangers et les touristes seront contraints de s'acquitter du droit d'entrée et pour ce faire les agences de voyages devraient s'impliquer davantage pour ramener autant de visiteurs et jouer pleinement la carte de visite de la cité millénaire», arguera-t-il. Ce tourisme local tarde cependant à voire le jour. Les différentes exonérations, en plus des invitations, presque du porte-à-porte, n'ont? jusqu'à preuve du contraire? pas amener le musée à afficher complet au quotidien. Il continue de tourner uniquement avec un microcosme de jeunes scolarisés.
Certes, pour une ville à vocation touristique et qui a un potentiel culturel tel qu'elle a été désignée «Capitale de la culture arabe 2015», la révision à la hausse des prix devrait être un bon moyen de renflouer les caisses du Trésor public, et elle serait, dès lors, un bon indicateur de la place qu'occupe la culture dans la vie économique de la ville. Mais, pour l'heure, la culture à Constantine ne vit, pour ne pas dire survit, qu'avec des parenthèses «passagères» baptisées «printemps de…» et la ville ne semble en mesure de tirer profit de cette hausse des tarifs d'accès aux musées. Dès lors, il apparait que cette augmentation des prix n'est qu'un modèle importé, calqué sur des prototypes extérieurs, pour donner l'impression de l'innovation qui conférera une autre dimension au musée et le réinstallera dans sa mission de raconter l'Histoire alors que l'institution muséale reste coincée dans cette réalités faite de visites occasionnelles effectuées par quelques touristes tout aussi occasionnels et des enfants des établissements scolaires de la wilaya et ses 12 communes.

Hall plein, hall vide
Se dirige-t-on vers une diminution du nombre d'entrées au musée et, par conséquent, vers une mise au ralenti de l'activé muséale ? Le hall et les salles de conservations du Musée Cirta sont riches en objets ancestraux retraçant 2 500 ans d'histoire de Constantine et de sa région. Mais la nouvelle mesure portant augmentation des tarifs d'accès, risque de vider ces aires d'expositions qui afficheront, désormais, grise mine en matière de fréquentation, et le musée ne peut fonctionner indéfiniment avec le seul budget du ministère, en offrant des largesses aux enfants scolarisés.
«Les recettes générées par les droits d'entrée aux musées publics nationaux et aux Centres d'interprétation à caractère muséal constituent des indicateurs d'évaluation de la dynamique muséale dans sa relation avec le public», lit-on dans l'article 2 de l'arrêté interministériel du 6 mars 2012 fixant les droits d'entrée aux musées publics nationaux et aux centres d'interprétation à caractère muséal publié dans le Journal Officiel du 20 janvier 2013. La gratuité renforce la fréquentation des musées. Des études antérieures l'ont démontré dans des villes renfermant de multiples espaces du genre qui accordent la gratuité à l'occasion. Les musées ont vu leur nombre de visiteurs s'accroitre spectaculairement. Ce boum est éphémère. Mais un pourcentage de visiteurs qui ont profité de la gratuité reviennent après et la courbe de fréquentation croît. Le musée voit s'agrandir le nombre de ses habitués. Ce qui amène à dire que la socialisation n'est pas forcément tributaire des prix, même s'ils sont symboliques. Cette conclusion observée outre-mer pourra être
prise comme schéma de gestion qu'on généralisera à l'échelle locale, et même nationale. Musée et site patrimoniaux, monuments historiques et vestiges archéologiques attendent les visiteurs. Et, pour peu qu'on ait mis d'abord en place une stratégie de promotion et de marketing, au prix quasi modeste de 20 ou 50 dinars, ils avaient plus de chances d'en voir arriver qu'avec un prix décuplé !
Aussi, commencer par multiplier les prix avant même d'avoir fait connaître et ouvert à la société les musées, s'apparente-t-il à un attelage plaçant la charrue avant les bœufs. Car, il s'agissait de garantir d'abord un minima d'affluence avant de tout remettre à plat en multipliant par 100 les prix des billets. «Ce n'est pas en augmentant les prix qu'on redonnera de l'entrain aux lieux patrimoniaux. C'est là, au contraire, un frein pour l'activité qui est déjà léthargique», diront des hommes de culture. «En temps normal, c'est-à-dire quand on pouvait visiter un musée pour une poignée de dinars, je n'ai jamais vu une file d'attente qui descendait tout au long des marches du musée national Cirta. Des visites organisées par la Direction de wilaya de l'Education nationale et l'Office communal de la culture entretenaient un apport minimal qu'il aurait fallut augmenter. C'est la vulgarisation et la sensibilisation qu'il faudra réajuster et intensifier afin d'intéresser beaucoup de monde», ajoute un observateur. Nouvelle tarification ne rimerait pas forcément avec montée en flèche du nombre de visite. Les musées ne font qu'amorcer leur action de vulgarisation, après de longues années de léthargie, cette augmentation ne les aidera certainement pas à booster et garantir la pérennité de l'activité muséale.


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