La représentation féminine au sein des fédérations (présidence et bureau fédéral) reste faible, même si, à priori, il se pourrait qu'il y est un léger mieux à l'issu du processus actuel de renouvellement des instances sportives. En somme, même les fédérations où il y a un fort taux de licenciés féminin, les bureaux fédéraux sont dominés par la gent masculine. Sur un ensemble de 19 fédérations, dont nous disposons leurs listes des membres des bureaux, il y a onze femmes. Ceci sans compter bien évidemment l'Association nationale pour la promotion et le développement du sport féminin, composée entièrement de femmes. La surprise est venu, faut-il le signaler, de la Fédération algérienne de football (FAF), puisque le président sortant, M. Mohamed Raouraoua, seul candidat à sa propre succession, a inclut dans sa liste des membres du bureau, rendue publique il y a quelques jours, une femme en la personne, de Radia Fertoul, présidente du club constantinois de football féminin, le FCC. Celle-ci prendre certainement en charge ce volet, alors qu'auparavant c'était Djamel Kashi qui était président de la commission de football féminin. C'est la première fois de son histoire qu'une femme intègre le bureau fédéral de l'instance footballistique. A rappeler que depuis son arrivée, en 2009, Raouraoua avait tout fait pour relancer le championnat féminin, même dans les petites catégories. En tous cas, la nomination d'une femme au bureau fédéral de la FAF est une première dans les annales du football national, même si, le président de l'instance fédérale n'a fait que mettre en application les recommandations de la Fifa (Fédération internationale de football) qui a préconisé, dans plusieurs résolutions, l'encouragement de la représentation féminine au sein des instances de football. De pareilles recommandations sont émises par plusieurs autres fédérations internationales mais sans pour autant qu'elles soient concrétisées sur le terrain pour des raisons parfois objectifs mais dans d'autres cas subjectifs. A ce titre, il est à noter que le COA (Comité olympique algérien) a mis en application, il y a quelques années, les recommandations du CIO (Comité internationale olympique) qui a exigé un «quota» féminin au sein des instances des comités olympiques nationaux. L'autre fédération qui vient d'élire une femme à son bureau est celle d'athlétisme, présidée désormais par Amar Bouras. Il s'agit de l'ancienne athlète Nouria Benida Merah, qui a obtenu, le plus grand score avec 73 voix sur un ensemble de 100 voix exprimées. Mais, comme signalé plus haut, en ce qui est de la majorité des fédérations, la représentation féminine reste très faible. Par exemple, en ce qui est de ce futur mandat, il n'y a aucune femme dans le nouveau bureau fédéral de la Fédération algérienne de judo (FAJ), où il y a souvent des médaillés, continentaux, mondiaux ou olympiques féminines. Et là on peut citer Salima Souakri ou bien Soraya Haddad, médaillées de bronze aux JO de Pékin, en 2008. Ceci n'est pas propre bien évidemment à cette discipline. D'autres fédérations, telles que celles de karaté, tennis de table ou basket-ball, sont dans le même cas. Il est vrai que le problème se présente déjà à la base, au niveau des différents clubs et associations sportives. Peu de femmes sont à leurs têtes. Même des équipes féminines sont dirigées par des hommes. Et là, on peut dire qu'il n'y a pas seulement des raisons subjectives. Un président d'une commission de candidature d'une fédération olympique nous a affirmé que personne n'a entravé la présentation de femmes aux élections. C'est la sociologie du mouvement sportif national qui est faite ainsi. Et ce n'est pas, d'ailleurs, propre à l'Algérie. Dans la majorité des disciplines, les femmes arrivent rarement au plus haut sommet du commandement. C'est pour cela, alors, que certaines fédérations internationales tentent d'imposer un minimum de présence féminine au sein des bureaux fédéraux. La seule exception, cette fois-ci, vient des fédérations de gymnastique et de badminton dont les bureaux fédéraux se composent, entre autre, de deux femmes. La situation n'était pas meilleur lors du précédant mandat, bien au contraire. Au-delà du fait qu'il y avait deux présidentes de fédérations – dont l'une, en l'occurrence Zaza Affane, est arrivé à la tête de la Fédération de natation à mi-chemin – ce qui ne l'est pas jusque là, pour le prochain mandat, il y avait en tout et pour tout onze (11) femmes sur 370 membres des bureaux fédéraux des 39 fédérations. Ce qui fait un taux de moins de 3%. Un chiffre jugé insignifiant et qui ne reflète pas la vérité de la présence féminine dans le sport national. Il est vrai que le système de quota, dans le cas où un nombre bien définie de femmes est exigé dans les bureaux, n'est pas la solution, étant donné que, dans ce cas là, le quantitatif va prévaloir sur le qualitatif, mais il est clair que certains reflexes, dans certaines disciplines, font en sorte qu'il y est de moins en moins de femmes en montant dans la hiérarchie. En tous cas, même si, à certains niveaux, des efforts sont consentis pour que, au moins, il n'y est pas d'entraves vis-à-vis des candidatures féminines, et que, dans d'autres cas, la présence de femmes dans les listes est carrément exigée, les choses n'ont pas trop évoluées ces dernières années. Et souvent, ce n'est pas en raison de blocage quelconque. Mais, pour plus d'un, il est plus que nécessaire, notamment dans les disciplines sportives où il y a un fort taux de licenciées femmes, qu'il y est une plus forte représentation féminine. Et cela passe nécessairement par l'implication des anciennes sportives et athlètes… R. S.