De notre envoyée spéciale à Milan Amel Bouakba L'Italie n'est plus cet eldorado tant recherché par les émigrés clandestins, dont les Algériens. Dans l'Italie de Silvio Berlusconi, l'heure est au durcissement de la législation contre l'immigration clandestine. Le pays de la botte n'a pas fait que basculer à droite, il a aussi entériné de nouvelles mesures anti-immigration dont l'une vise à en faire un délit passible de six mois à quatre ans de prison. Dans cette ville qu'est Milan, si chère au nouveau chef du gouvernement, il y a comme une ambiance de xénophobie et de racisme qui est en train de s'installer. La police est partout, guettant tout étranger en situation irrégulière. Cette criminalisation des clandestins inquiète plus que jamais les associations de défense des droits de l'Homme. Elle préoccupe aussi le président de la République, Giorgio Napolitano, qui représente la plus haute autorité morale en Italie. Il avait, à ce propos, déclaré «être inquiet face à la croissance de l'intolérance contre les étrangers et au risque d'une régression de l'esprit civique». Ce qui n'est pas le cas du ministre italien de l'Intérieur, qui, lui, a affirmé : «La tolérance zéro dans la lutte contre l'immigration clandestine, c'est notre objectif.»