L'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), invite l'Iran à montrer sa bonne volonté à travers notamment, l'ouverture du site de Parchin aux experts internationaux. Un an après le début de discussions et de blocages répétitifs, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), le Japonais Yukiya Amano, a appelé, hier, l'Iran à faire un geste concret. «Je demande de nouveau à l'Iran de fournir sans autre délai un accès au site de Parchin, qu'un accord soit trouvé ou non sur une approche structurée», a déclaré M. Amano, d'après le texte de son discours au conseil des gouverneurs, réuni à huis clos à Vienne. L'Aiea, sous la pression des Occidentaux, accuse l'Iran d'avoir procédé à des tests d'explosion conventionnelle applicable au nucléaire tout en faisant disparaître toute trace compromettante. Chose que dément formellement l'Iran. Fournir un accès au site de Parchin, selon l'Aiea, serait une mesure positive qui contribuerait à témoigner de la volonté de l'Iran de coopérer avec l'Agence sur la nature même de ses inquiétudes. «J'aimerais être en mesure de faire état de réels progrès à la prochaine réunion du conseil en juin», insiste-t-il. L'accès à Parchin était inclus dans les discussions sur un accord d'«approche structurée» visant à donner aux inspecteurs de l'Aiea un accès plus large à des sites, documents ou individus pouvant l'aider à déterminer la nature du programme nucléaire iranien. Malgré plusieurs réunions depuis un an, aucun progrès n'a pu être enregistré selon l'Aiea. Ce qui l'amène, comme, le laisse entendre M. Amano, à repenser sa stratégie. «Je voudrais clarifier le fait qu'un document sur une approche structurée n'est pas une fin en soi», a-t-il dit. «Nous ne devons pas perdre de vue l'objectif qui consiste à régler toutes les questions en suspens concernant le programme nucléaire iranien.» «Le dialogue doit donner des résultats», a-t-il martelé. Dans un rapport, en novembre 2011, l'Agence avait dressé une liste d'éléments, présentés comme crédibles, indiquant que l'Iran avait travaillé à la mise au point de l'arme atomique avant 2003 et peut-être ensuite, ce que ce pays dément. Les deux parties avaient entamé, dans la foulée, des discussions afin d'établir un plan de vérification par l'Aiea des points soulevés par le rapport. L'appel de M. Amano fait écho à celui lancé par les grandes puissances à l'Iran la semaine dernière, au cours d'une rencontre à Almaty, au Kazakhstan. Le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France et Allemagne) a proposé d'atténuer certaines sanctions, qui étranglent l'économie iranienne, en échange de concessions de Téhéran. L'Iran a qualifié la rencontre de tournant, les grandes puissances ont surtout choisi de souligner son caractère «utile», dans l'attente d'une nouvelle rencontre, début avril, pendant laquelle elles espèrent un geste concret de Téhéran. «Les négociations ne se poursuivront pas simplement pour le (seul) fait de négocier (...) Il n'y a pas un laps de temps infini», a déclaré à cet égard le nouveau secrétaire d'Etat américain, John Kerry, à Ryad. Comme la réunion d'Almaty a permis d'apaiser quelque peu l'atmosphère régnant dans les relations entre l'Iran et la communauté internationale, le conseil de l'Aiea ne devrait pas au cours de sa réunion se montrer trop sévère envers ce pays, en l'épinglant dans une résolution, par exemple, selon des diplomates à Vienne. Le conseil devrait aussi décider de l'éventuelle réélection de Yukiya Amano, 65 ans. Le débat à ce sujet est prévu pour jeudi, selon des sources diplomatiques. Il est l'unique candidat à sa succession. Il est souvent accusé d'être trop proche des Occidentaux et particulièrement des Etats-Unis.