Plus que 3 mois et demi avant la fin du délai imparti par les autorités pour la mise en conformité des constructions, alors que l'opération est loin d'être avancée, encore moins achevée. L'intransigeance des premiers temps a laissé place à l'indolence, visible notamment sur un bon nombre de constructions dont l'avancement des travaux est au point zéro depuis la promulgation de la loi n°08-15 du 20 juillet 2008. L'aspect, hideux, de nos villes est le même, il n'a pas changé d'un iota alors que le but de cette décision était d'améliorer celui-ci et d'en donner une meilleure image. Il semble que, depuis, le souci est tout autre : parachever dans les délais le programme du président de la République en matière de logements, les pouvoirs publics se montrant incapables de faire face aux deux préoccupations. On ne peut pas courir deux lièvres à la fois, semble-t-on nous dire ! Du côté des citoyens, cette opération risque d'attendre longtemps pour plusieurs raisons. D'une part, celle ayant un lien direct avec leurs moyens financiers. Les prix des matériaux de construction ont en effet pris des proportions démesurées, rendant impossible l'acte de bâtir pour un bon nombre d'Algériens dont le rêve est de posséder un jour leur propre toit. Ceux ayant eu la chance d'acquérir un terrain quand le prix du mètre carré était à leur portée se retrouvent dans l'incapacité de poursuivre les travaux, souvent à peine entamés, et, de ce fait, respecter le délai de mise en conformité de leur bâtisse est un luxe pour qui a une progéniture à nourrir et des charges diverses. Les plus nantis ne sont bien évidemment pas concernés par ces hausses qui constituent une barrière pour la majorité que les seuls mots de ciment et de briques rendent mal à l'aise. D'autres ont pourtant déposé les dossiers de mise en conformité de leur construction et attendent toujours, la balle étant dans le camp des services appropriés, qui voient approcher la date butoir sans avoir procédé à la régularisation des maisons de ceux qui en ont pourtant fait la demande. La prorogation de cet échéancier est une probabilité au vu du retard enregistré à ce jour. L'incohérence semble être au cœur de cette opération, qui paraît ne pas avoir bénéficié au préalable d'une étude complète. R. M.