Malgré un potentiel génétique remarquable, composé de 178 variétés d'agrumes, dont 13 clémentines et 13 navels, pour ne citer que les plus importantes, l'agrumiculture en Algérie continue d'accuser des rendements tout juste moyens. Devant un tel constat, l'Institut technique d'arboriculture fruitière et vigne (Itafv) compte lancer une série de rencontres dans toutes les régions agrumicoles, à commencer par la wilaya de Blida, capitale de la Mitidja et région des agrumes par excellence. Au cours de ces rencontres, «les participants vont discuter du développement et de la valorisation de la production nationale», a indiqué, hier, le directeur de l'Itafv, Mahmoud Mendil, cité par l'APS. Selon ce responsable, «ces réunions devraient aboutir à l'organisation d'un atelier où les professionnels décideront ensemble de mener à bien cette stratégie». M. Mendil a aussi souligné que «tous les professionnels conviés à ces rencontres auront à se pencher sur deux points cruciaux : le premier concerne la définition du marché mondial des agrumes, aujourd'hui, et le deuxième portera sur la place que pourrait avoir notre agrumiculture dans ce marché». Le directeur a fait savoir également que la question du délaissement de certaines variétés d'agrumes sera aussi soulevée lors de ces rencontres. Cela revêt un grand intérêt, car, selon ses propos, «la production des agrumes devra se diversifier et être valorisée». «Il faut aller vers des produits non existants actuellement, comme les huiles essentielles, et revenir à la production de certaines variétés délaissées comme le pomelo, le cédrat, qui servait de fruit confit, et le bigaradier (l'orange amère) pour fabriquer la marmelade», ajoutera-t-il. Concernant l'exportation, M. Mendil estime que le produit algérien, de par sa qualité, «peut se positionner sur le marché mondial», mais cette exportation doit être planifiée et organisée. «Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent : ‘‘On exporte l'excèdent''. L'exportation ce n'est pas l'excédent, c'est un objectif. La véritable exportation se planifie, s'organise et se met en œuvre», a-t-il affirmé. «Dans tous les pays du monde, la stratégie d'exportation fait partie de la stratégie de production», arguera le responsable. M. Mendil a également fait savoir que les professionnels discuteront, lors de ces rencontres, des aspects liés à la recherche, notamment le recours à la biotechnologie pour produire du matériel végétal (plants) sain et authentique, mais de façon intensive. Notons, enfin, que les rendements enregistrés ces dernières années dans les vergers algériens accusent de profonds écarts, car si dans certaines régions - elles ne sont pas nombreuses- des pics sont atteints de l'ordre de 300qx à l'hectare, dans beaucoup d'autres la récolte reste insignifiante, sans parler de la qualité qui laisse à désirer, d'où l'intérêt et l'importance d'une nouvelle stratégie qui prendrait en charge toutes les lacunes et faiblesses de cette activité agricole. Z. A.