Le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa, a souligné hier le rôle de la promotion de la femme dans l'accélération du développement du pays, indiquant que l'Algérie ne peut faire accélérer le rythme de développement ni se libérer des chaînes de la régression et de la dépendance si la moitié de la société est paralysée et privée de participer à la promotion et au développement de son pays. A l'ouverture d'une journée d'études, à l'occasion de la célébration de la Journée de la femme, M. Ould Khelifa, a mis en exergue, les réformes «globales et profondes» initiées par le président de la République, qui ont «ouvert» à la femme, «les portes d'une représentation sans précédent au sein des instances élues, y compris au Parlement, où son taux de représentation est supérieur à 30% alors qu'il n'était que de 7% environ lors de la précédente législature». Il devait ensuite faire remarquer l'admiration de nombreuses délégations en visite à l'Assemblée, à la forte représentation de la femme au sein de l'APN, (146 femmes, ndlr), arguant que, ce taux dépasse celui de la représentation de la femme dans la plupart des Parlements européens, américains, arabes et africains. Selon lui, ce précieux acquis des femmes sont les résultats des efforts déployés par l'Etat au cours des cinquante dernières années, à travers notamment la généralisation de l'enseignement gratuit dans les villes, les villages et le grand sud. Il devait ajouter, qu'aujourd'hui le taux des femmes actives dépasse celui des hommes dans un certain nombre de secteurs. En abordant la conjoncture actuelle, M. Ould Khelifa, a estimé que, «certains comportements que l'on observe, tels que le harcèlement et la violence ainsi que d'autres dérives comme le kidnapping sont des phénomènes propres à une société en proie aux difficultés du quotidien et en quête d'équilibre, une société en mutation, partagée entre sa culture, son passé historique qui honore la femme et l'image donnée de la femme outre Méditerranée et outre Atlantique où elle apparait parfois comme un vulgaire objet de séduction sur le marché publicitaire». Cette dialectique entre la modernité et la préservation l'identité et des traditions, a été d'ailleurs largement débattue par les intervenants lors de cette journée parlementaire sur «la dynamisation du rôle de la femme dans le domaine politique» . Le conseiller à la présidence, Kamel Rezag Bara, a tenu à apporter quatre remarques méthodologiques à l'approche de la promotion de la femme, en appelant à la «déghettoïsation» de la question féminine, et à l'implication de toute la société dans sa promotion . Pour lui la promotion de la femme, ne concerne pas uniquement la gent féminine mais toute la société. Il a en insistant sur la préservation des éléments de l'identité nationale, notamment des traditions et valeurs nationales, invité en outre, à la nécessité de s'ouvrir sur le monde. M. Rezag Bara, a en outre, appelé à éviter de classer la femme au sein des catégories les plus vulnérables, en soulignant le principe de l'égalité et de la non-ségrégation. Enfin, il a fait remarquer que la promotion de la femme est l'un des objectifs millénaire du développement (OMD), sous l'intitulé de renforcement de l'égalité des sexes. Et que la révision de la Constitution dans son point relatif à la promotion politique de la femme, fait de l'Algérie l'un des pays ayant largement réalisé les OMD. Pour sa part, la ministre de la Famille et de la Condition féminine, a longuement plaidé la cause de la femme, en s'inscrivant en faux contre les accusations et sobriquets dont fait l'objet la femme, en voulant pour preuve, les domaines dans lesquels sont montré ses compétences. Alors que, la parlementaire Zahia Benraous, a préféré axer son allocution sur la conjoncture difficile que traverse le pays, affirmant que «l'Algérie est visée en profondeur», pour mettre l'accent sur le rôle de la femme parlementaire. «Nous dévons certes légiférer (…) mais aussi de constituer un rempart afin de protéger notre pays et son unité», a-t-elle affirmé en outre lors d'une allocution fortement applaudie par l'assistance. La moudjahida Zohra Guerrab, a quant à elle, rappelé les sacrifices des grands-mères de celles qui occupent aujourd'hui des postes au sein des différentes institutions, en rappelant aussi, les sacrifices de la femme algérienne durant les différentes révoltes populaires et de la guerre de libération nationale. De Lalla kheira qui était la conseillère de l'émir Abdelkader, à Benahmed Fatima, qui était la plus jeunes chahida de la révolution à 12 ans, l'intervenante a rappelé la profondeur de l'histoire de la femme algérienne. Et en soulignant aussi, l'adhésion aux conventions internationales et lois internationales de l'Algérie, en tant que pays souverain. Et tout en appelant à la préservation de nos traditions, elle a beaucoup insisté sur l'ouverture au monde. A noter, que 146 femmes siègent actuellement dans la Chambre basse du Parlement, soit un taux de 31% du total des 462 membres. Le plus grand nombre de femmes par parti revient au FLN avec 36 femmes sur un total de 208 députés, suivi du RND avec 23 femmes sur 68 et l'AAV, avec 16 femmes sur 49. Un taux que l'on exhibe avec fierté du côté officiel, mais qui est loin de refléter la place réelle de la femme au sein de la société. Car, ce chiffre imposé par le système des quotas se fait au dépend de la qualité, comme en témoignent elles-mêmes les femmes rencontrées dans les coulisses de l'APN.