Photo : S. Zoheir Par Ziad Abdelhadi L'ancien directeur du commerce extérieur, de 1996 à 2000, Mouloud Hedir, estime que l'opinion publique est en droit de se demander pourquoi les négociations pour l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sont aussi longues. M. Hedir, consultant auprès du Forum des chefs d'entreprise (FCE) et spécialiste des dossiers de commerce international, qui était, hier, l'invité du Forum économique du quotidien El Moudjahid, a expliqué que cela est nécessaire car «notre entrée à l'OMC doit se faire dans l'intérêt de notre économie et non pas à son détriment. C'est pourquoi il faut éviter de se précipiter dans la démarche». «Il s'agit surtout de tirer avantage de notre future adhésion ce qui pousse à ne négliger aucun détail», insistera-t-il. «Nous ne pouvons continuer à faire des concessions», ajoutera-t-il. Notons par ailleurs que M. Hedir a, dans son exposé, s'est posé la question de savoir si l'Algérie peut se permettre de rester en dehors de l'OMC. Et il y a de suite répondu qu'«on est obligé d'y adhérer». Le consultant est aussi revenu sur la question de la lenteur des négociations, il fait savoir que cela est dû à un blocage. «Mais où se situe le blocage ?», a-t-il lancé à l'assistance. C'est apparemment, selon l'invité du Forum d'El Moudjahid, «en raison de notre politique de commerce extérieur, qui n'est pas du tout cohérente». Pour lever cet obstacle «il faudrait que nous assumions l'ouverture économique de notre pays», a préconisé Hedir. Comme il s'agira aussi, lors des prochaines négociations, «de mettre en exergue, et aussi clairement que possible, nos positions sur tous les points en litige», a signalé le consultant. En évoquant la question de l'évolution du système de commerce extérieur, le conférencier dira que des «absurdités existent dans notre système de commerce extérieur». Il citera en exemple le fait que les banques s'enrichissent et les producteurs nationaux s'appauvrissent. Quant à la loi sur l'investissement étranger en Algérie, M. Hedir n'a pas caché son point de vue : «Les opérateurs étrangers et fournisseurs du marché algérien vont continuer à produire chez eux des produits qu'ils vont écouler sur le marché algérien alors qu'il aurait été préférable pour les deux parties de produire en Algérie.» A propos de la politique de subvention des prix à la consommation Mouloud Hedir a indiqué, en fin d'exposé, qu'elle devrait être beaucoup plus destinée à la production agricole, comme c'est le cas dans beaucoup d'autres pays, au lieu de la réserver uniquement aux produits de large consommation .