De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
La prévention est un élément important pour limiter les AVC, dès lors que les facteurs de risques ont un lien avec les «déclencheurs» des pathologies cardiovasculaires à savoir le diabète, l'HTA, le tabagisme. Mais la corporation interpelle les pouvoirs publics pour la multiplication des centres spécialisés en neurochirurgie afin de prendre en charge à temps ce malaise handicapant. Selon certaines organisations de prévention, les trois lettres (AVC) pourraient signifier «agir vite pour le cerveau», ce qui met en exergue l'importance du temps en pareille pathologie et le fait d'apporter dans les minutes qui suivent le traitement adéquat afin d'éviter la propagation des lésions, devenant ainsi «irréversibles». C'est cette célérité qui est recommandée par le staff médical algérien devant le nombre croissant des sujets affectés par des AVC. Les accidents vasculaires cérébraux se manifestent subitement et provoquent dans la plupart des cas des dégâts quasi irrémédiables. Cela sollicite une double préoccupation médicale et familiale (entourage proche). «La prise en charge initiale demeure très importante dans la confirmation du diagnostic et le passage à la thérapie », soutient un cardiologue. Cette étape est rappelée à longueur d'année par les urgentistes et en divers congrès. En plus de l'examen initial, des examens complémentaires sont requis, notamment le scanner et l'IRM, en vue d'établir un diagnostic fiable dissociant entre un accident ischémique, soit une forme «légère» d'AVC causée par l'interruption temporaire du débit sanguin dans une partie du cerveau ( blocage du flux sanguin par un caillot ou un fragment de plaque d'athérome), ou hémorragique causé par un saignement dans le cerveau ou sous les méninges (enveloppes du cerveau). L'incidence alarmante des AVC en Algérie n'a pas laissé le corps médical insensible voire inconscient de la situation. La fréquence confirme les études et statistiques consignées dans les divers registres d'admission des hôpitaux : on compte plus de 60 000 personnes qui, chaque année, subissent un AVC, dont 20 000 décès, sans compter les personnes qui en gardent des séquelles requérant une rééducation pour ramener leur état physique à la normale. Les formes ischémiques sont les plus répandues. Evoquant les causes de la pathologie les spécialistes au niveau du CHU citent, outre des facteurs génétiques et l'âge, la tension artérielle qui est le danger permanent puisqu'elle prédispose le sujet à des AVC, notamment si elle n'est pas régulée. «Nous insistons auprès des hypertendus à ce que leur HTA soit toujours contrôlée par le traitement», insiste les praticiens qui alertent sur la prise excessive d'alcool et de tabac. Et, dans quelques cas, la prise prolongée de médicaments prescrits dans le traitement hormonal (la ménopause). En matière de traitement les spécialistes appellent à une prise en charge rapide avant que l'AVC ne cause des «dommages» souvent irréversibles car même après prise en charge le patient en garde des «handicaps». A cet effet ils réitèrent leurs sollicitations auprès des décideurs : «La multiplication des services neuro-vasculaires d'urgence est impérative pour sauver des vies». Vu le nombre croissant des atteintes cérébrales «l'Etat devra multiplier les structures, en plus de la prise en charge pluridisciplinaire qu'impose la maladie». Cela est aussi justifié par le fait que les symptômes de l'AVC se manifestent subitement. Point de signes précurseurs «prolongés» donnant le temps suffisant pour une prise en charge préventive. Ce qui fait que souvent lorsque le malaise apparaît le temps de réaction est compté, il faut réagir rapidement. Perte soudaine de la vision d'un œil, trouble dans le langage, sont, parmi d'autres, les signes avant coureurs qui incitent à prendre sans tarder le chemin de l'hôpital le plus proche. En ce qui concerne la prévention des AVC, celle-ci repose sur la surveillance de l'hypertension artérielle avec une alimentation équilibrée. Le tabac et l'alcool demeurent des facteurs à risque causant des AVC. «Puisque la plupart de ces facteurs à risque de l'AVC ont un lien avec les maladies cardiovasculaires, il est possible de prévenir», soutiennent les scientifiques, s'appuyant sur des résultats éloquents issus d'études menées et prouvant que le contrôle de l'hypertension artérielle et du diabète de type 2 réduit le risque des accidents vasculaires cérébraux.