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2 671 praticiens spécialistes au premier concours de passage au grade de principal D'une durée de quatre jours à partir d'aujourd'hui à l'Institut des études paramédicales à Alger
Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Grande satisfaction chez les praticiens spécialistes de santé publique. Près de 20 ans depuis qu'ils se sont engagés dans une bataille sans relâche pour l'organisation d'un concours de passage aux grades supérieurs, voilà que leur revendication est enfin satisfaite. Elle se concrétise aujourd'hui même par l'organisation d'un concours national au profit de 2671candidats des 48 wilayas du pays. Une épreuve écrite pour passer du grade de praticien spécialiste assistant à celui de praticien spécialiste principal. L'examen s'étale sur une période de quatre jours (un seul jour pour le candidat) et concerne toutes les spécialités, une cinquantaine environ. Un autre examen, pour passer du grade de praticien spécialiste principal à celui de praticien spécialiste chef, aura lieu dans les mois à venir. L'événement est qualifié d'historique. C'est toute l'année 2013 qui est à marquer dans l'histoire de la lutte syndicale de cette corporation -qui enregistre le plus long cursus universitaire (bac+12)- pour accéder à son droit à une progression de carrière. «Nous sommes contents. C'est une fête pour nous. Une fête que nous voulons partager avec vous, nos amis de la presse, pour votre soutien et votre solidarité», a affirmé hier le Dr Mohammed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp), lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'organisation autonome à Alger. Et ce dernier de souligner: «Ce concours s'organise pour la première fois depuis l'indépendance de l'Algérie. Ailleurs, c'est un droit fondamental. Chez nous, il nous a fallu nous battre durant de longues années pour qu'il soit reconnu comme tel.» Au nom de tous ses collègues à travers le pays, le Dr Yousfi affirmera que l'organisation de ce concours est un acquis: «C'est un acquis pour nous les praticiens spécialistes mais aussi un acquis pour la santé publique et pour le malade.» Cet examen national sera désormais une tradition annuelle, en vertu de deux arrêtés signés récemment par le ministre de tutelle, Abdelaziz Ziari, grâce à l'appui et l'insistance du directeur de la formation, en l'occurrence le Pr Arrada, ancien doyen de la faculté de médecine d'Alger. «Je tiens à mettre en relief le travail de plusieurs mois fait par le Pr Arrada en sa qualité de directeur de la formation au niveau du ministère de la Santé. C'est l'ancien doyen de la faculté de médecine d'Alger», a tenu à préciser le porte-parole des praticiens spécialistes. Non seulement il permettra (le concours), poursuit notre interlocuteur, une progression de carrière mais aussi «au jeune praticien spécialiste de choisir entre la carrière hospitalo-universitaire, le privé et une carrière dans la santé publique. Quand le praticien spécialiste saura qu'il a droit à cette progression de carrière, avec tout ce qui l'accompagne, il se décidera à rester dans la santé publique et s'y engager pleinement. Ça permettra de fixer les spécialistes dans les différentes régions du pays. Voilà pourquoi je dis que c'est un acquis pour la santé publique et partant du malade». Une victoire arrachée grâce à la lutte continue des membres de la corporation, dont une bonne partie se trouve ailleurs (dans le privé ou à l'étranger), et cela, tient à relever le syndicaliste, malgré toutes les tentatives de casse et de sape de certains lobbies et autres personnes et responsables qui ne veulent pas voir les spécialistes jouir de leur droit à une véritable progression de carrière. Le dernier obstacle, indique le Dr Yousfi, était «les deux arrêtés signés l'année dernière par le ministre Djamel Ould Abbès et qui vont à l'encontre de la réglementation et des accords avec le ministère. Heureusement que le nouveau ministre les a annulés et d'autres ont été promulgués à leur place». Le président du Snpssp affirmera aussi que «c'est depuis 2004 qu'on est sur l'organisation technique de ce concours, mais chaque fois on nous trouve des excuses pour le retarder. Malgré toutes les contraintes nous avons su maintenir le cap et continuer le combat. Aujourd'hui, nous avons gagné». Le président du syndicat est d'autant plus satisfait que c'est pratiquement le tiers de la corporation qui passe le concours: 2 671 sur un ensemble de 8 500: «Ce n'est jamais arrivé dans la Fonction publique qu'un tiers de la corporation se présente à un concours de cette importance.» Ce nombre élevé s'explique par la non organisation du concours depuis des années (depuis l'indépendance). «C'est un concours qui concerne les praticiens spécialistes qui ont plus de 5 ans à leur actif. Et comme ça n'a jamais été organisé auparavant, alors que ça doit se faire chaque année, nous nous retrouvons avec près de 2700 candidats». Le concours aura lieu à l'Institut national des études paramédicales à Alger. Ce sera à partir d'aujourd'hui jusqu'au 27 mars.