Le SNPSSP conteste l'évaluation des candidats par les hospitalo-universitaires appartenant à un autre secteur, à savoir le ministère de l'Enseignement supérieur. Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) a appelé au boycott du passage au grade de praticien spécialiste principal de santé publique. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de ce syndicat, son président, docteur Yousfi, a remis en cause la composition des jurys de ce concours. «La composition des jurys arrêtés (…) dévalorise le concours assimilé par ses modalités à un simple examen professionnel indigne du niveau universitaire des praticiens spécialises de santé publique», dénonce Dr Yousfi, estimant que c'est un «fait unique dans les annales de la Fonction publique». Le SNPSSP conteste l'évaluation des candidats par les hospitalo-universitaires appartenant à un autre secteur, à savoir le ministère de l'Enseignement supérieur : «Les candidats doivent être évalués par leurs pairs (les praticiens spécialistes en chefs et principaux) comme le prévoit la réglementation appliquée par tous les corps et dans tous les secteurs. Le SNPSSP a relevé également des anomalies dans les modalités de ce concours. Ainsi, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) n'a pas précisé le nombre de postes ouverts ni même les établissements concernés. Dr Yousfi réitère que le concours de progression de carrière est un événement essentiel dans la réhabilitation du praticien spécialiste, attendu depuis 30 ans.» Et d'ajouter : «Toutes les étapes (modalités d'organisation, programmes et composition des jurys) ont été préparées depuis 2004 par une commission mixte MSPRH-SNPSSP, dont la derrière réunion remonte au mois de décembre 2011. Le président du SNPSSP explique cette procédure par la volonté de leur tutelle d'exclure les praticiens de santé publique des comités d'experts du MSPRH.» Pour rappel, les médecins spécialistes étaient présents dans ces comités depuis 2002. Le ministère de la santé pointé du doigt Par cette procédure, le ministère de la Santé vise également à «reconvertir la totalité des services hospitaliers du Nord au profit des hospitalo-universitaires non pas pour répondre à quelques besoins spécifiques d'ordre des soins de la population, mais simplement dans le but de multiplier les postes de responsabilité au profit de cette corporation», considère le syndicat des spécialistes. Ce dernier interpelle les plus hautes autorités du pays pour mettre fin à ce qu'il qualifie de «grave dérive». Il a confirmE également les modalités de ce concours d'«humiliantes et insultantes», pour les praticiens spécialistes. Le SNPSSP demande carrément l'annulation de ces arrêtés. Le syndicat réitère son attachement à sa plateforme de revendications qui se résume en 7 points. Il convient de préciser que le conseil national du SNPSSP va se tenir au courant de ce mois-ci. A l'ordre du jour : la discussion sur les moyens à adopter pour se faire entendre. Le président du SNPSSP n'écarte pas l'éventualité de recourir à la grève.