Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSSP) rejette avec détermination les modalités du concours de passage au grade de praticien spécialiste principal de santé publique en raison de ses «modalités humiliantes, élaborées sans concertation avec le partenaire social». Cette grave dérive risquerait donc d'inciter les spécialistes de la santé à renouer avec la protestation. Ils menacent d'ores et déjà de boycotter le concours si le ministère de la Santé venait à les maintenir, «négligeant la réglementation et les accords signés». Dans une conférence de presse organisée au siège du syndicat, le Dr Mohamed Yousfi, porte- parole et président de l'organisation, a précisé que «les modalités du concours sont humiliantes et insultantes pour les praticiens spécialistes, car assimilées à un simple examen professionnel». La première irrégularité concerne les membres du jury constitué de praticiens spécialistes en chef et principaux. Selon lui, «c'est un fait unique dans les annales de la Fonction publique où les candidats doivent être évalués par leurs pairs, soit des praticiens spécialistes en chef et principaux, au lieu de faire appel à des hospitalo-universitaires comme le veut la réglementation». Autre carence à soulever, a-t-il ajouté, «le ministère a omis de préciser le nombre de postes ouverts et les établissements concernés, étant donné que ce concours est un élément essentiel dans la réhabilitation du praticien spécialiste attendue depuis 30 ans». A cet effet, le SNPSSP exprime sa vive opposition et interpelle une nouvelle fois les plus hautes autorités du pays pour mettre un terme à cette «dérive qui menace la survie du système public national de santé». Le syndicat demande l'annulation des deux arrêtés concernant respectivement l'ouverture du concours et la composition du jury, ainsi que le retour du ministère au respect de la réglementation et des accords signés. Dans le cas contraire, «le SNPSSP qui lutte depuis 18 ans pour l'instauration d'une véritable carrière appellera tous les praticiens spécialistes de santé publique au boycott de ce concours», avertit encore Yousfi, qui ajoute que le «système de santé s'enfonce depuis deux ans dans une spirale de dysfonctionnements sans fin, l'ayant mené à un état de déliquescence inimaginable et plongeant dans un profond désarroi aussi bien les usagers que les professionnels, entraînant des effets néfastes sur la prise en charge des malades».