Ce qui était possible ou du domaine probable est devenu officiel : Abou Zeïd est mort. Un communiqué diffusé hier en début d'après-midi par la présidence française informe que : «Le président de la République confirme de manière certaine la mort d'Abdelhamid Abou Zeïd, survenue lors des combats menés par l'armée française dans l'Adrar des Ifoghas au nord du Mali, à la fin de février.» La deuxième phrase du communiqué souligne que «cette disparition de l'un des principaux chefs d'Aqmi marque une étape importante dans la lutte contre le terrorisme». La confirmation officielle de la disparition de l'un des principaux chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique n'a été rendue publique par le Palais de l'Elysée qu'après l'obtention de preuves quasi certaines sur l'identité d'Abou Zeïd, 46 ans, de son vrai nom Mohamed Ghadir, grâce à la collaboration décisive de l'Algérie. Se référant à des sources Elyséennes, le quotidien Le Monde rapporte dans sa dernière édition : «C'est d'Algérie qu'est venue, il y a quelques jours, la confirmation de l'identité du cadavre des Ifoghas, sur lequel les soldats français avaient effectué des prélèvements organiques. Alger disposait de fragments d'ADN familiaux qui ont permis, à la demande de Paris, d'identifier formellement l'homme par recoupement.» Le journal ajoute que «le doute devait être levé puisqu'une confusion a longtemps régné sur deux Algériens portant le nom d'Abou Zeïd». Dans cette affaire de la mort du chef terroriste islamiste, Paris a donc fait preuve de la plus grande prudence avant de se prononcer officiellement. Il n'a pas souhaité confirmer la disparition d'Abou Zeïd lorsque celle-ci était donnée comme acquise par la télévision Ennahar et Le Monde, le 28 février dernier. Comme il n'a pas réagi à la diffusion, par RFI et Paris Match, d'une photographie d'un cadavre considéré comme étant celui du terroriste abattu le 22 février, ou sur le fait que son arme a été trouvée sur les lieux des affrontements. La mort d'Abou Zeïd a été annoncée comme sûr par le président tchadien le 1er mars. Et le 12 mars le ministre français de la Défense, Yves Le Drian, estimait dans une interview au Monde que la mort d'Abou Zeïd était «probable». Il est certain, maintenant, que pendant toute cette période le pouvoir français agissait avec prudence pour aboutir à une certitude sur la disparition du chef terroriste en avançant dans la seule piste infaillible, celle de la preuve par l'ADN, qui passait obligatoirement par Alger.