Photo : S. Zoheir Par Wafia Mouffok En attendant le début des travaux de restauration de la Casbah d'Alger, un projet auquel le gouvernement a consacré une enveloppe budgétaire estimée à 26 milliards de dinars, certaines initiatives ayant pour but de promouvoir la Casbah une fois restaurée commencent à voir le jour. En effet, dimanche dernier à Alger, Djamila Bouhired a présenté le projet de création de l'association «La casbah autrement» pour la réhabilitation du patrimoine matériel et immatériel de la cité. Classée patrimoine universel en 1992, la Casbah d'Alger, aujourd'hui désertée par ses enfants et artisans qui faisaient jadis sa fierté, a plus que besoin d'une véritable prise en charge post-restauration pour qu'elle puisse être à la hauteur de son passé et rivaliser avec les autres casbahs, à l'image de celle de Tunis devenue un véritable pôle touristique et culturel. C'est lors d'une rencontre avec les membres fondateurs de ce projet ambitieux, que Mme Bouhired a déclaré à l'APS que ce projet «a été fondé sur la concertation et l'union des connaissances. Cette association a pour but de réhabiliter le patrimoine de la Casbah d'Alger à travers des activités irriguées par la civilisation, l'histoire, la culture et les arts». Ayant rassemblé des enfants de la Casbah d'Alger, cette rencontre a vu la participation aussi de natifs d'autres régions du pays, comme Cherchell ou Constantine, afin d'apporter une vision complète et adaptable à toutes les médinas du pays et de préparer la première assemblée générale de l'association. Abdelhakim Meziani, un des fondateurs de l'association, a déclaré que le travail de cette dernière s'inscrit dans «le pluralisme et le prolongement de tout ce qui a été fait pour que la Casbah retrouve sa place tout en créant un espace de convivialité et de réflexion où toutes les bonnes volontés seront les bienvenues». Pour sa part, Ali Meddouche, militant de la société civile pour la Casbah d'Alger qui a travaillé sur le projet, a fait le point sur l'avancement des politiques et procédés de réhabilitation du site patrimonial, qu'il qualifie d'insuffisants pour restaurer et réhabiliter la Casbah. Les créateurs de cette association ont également évoqué la nécessité d'impliquer la société civile dans la relance de la dynamique urbaine à la Casbah après sa restauration. Le meilleur moyen serait d'inciter les habitants de cette cité à s'impliquer dans la promotion touristique et artistique de la Casbah à travers la mise en place d'auberges, le retour des artisans à l'activité et la mise en avant du patrimoine culturel algérois. Les fondateurs de cette association ont aussi inscrit dans l'avant-projet de statut de l'association la création d'une école de musique et de lutherie, l'organisation d'un colloque et d'un festival maghrébin de la médina ainsi que l'encouragement de la création d'autres associations pour la réhabilitation des médinas des autres villes du pays. Au stade embryonnaire en attendant l'assemblée générale constitutive, l'association, selon ses fondateurs, est ouverte à toutes les propositions à même d'enrichir son action et son texte fondateur.