La Grande-Bretagne s'est dotée à compter de mardi de deux nouveaux régulateurs financiers en lieu et place de la défunte Financial Services Authority (FSA), espérant que ce système bicéphale s'avérera plus efficace dans la prévention des crises bancaires et la protection des épargnants. La FSA, qui avait 12 ans d'âge, a été vertement critiquée pour n'avoir pas su gérer la crise financière de 2008 et pour n'avoir pas empêché la vente de produits financiers dans des conditions douteuses, entraînant des plaintes en dommages et intérêts représentant plusieurs milliards de livres. Le nouveau système bicéphale s'articule autour d'une Autorité de régulation prudentielle (PRA), chargée de vérifier la bonne santé des banques, et d'une Autorité de bonne conduite financière (FCA), chargée surtout de protéger le consommateur. «Les réformes entrées en vigueur aujourd'hui lancent le redémarrage du système de réglementation financière de notre pays», a déclaré mardi le ministre des Finances George Osborne. «Elles représentent un changement radical dans la manière dont les services financiers seront réglementés à l'avenir». La PRA, une émanation de la Banque d'Angleterre, doit vérifier que les 1700 banques, compagnies d'assurance et sociétés de crédit immobilier sous sa tutelle ont suffisamment de fonds propres et respectent les règles en matière de primes et de gestion du risque. La FCA, une autorité indépendante qu'abritera l'ancien siège de la FSA à Canary Wharf, surveillera le comportement de l'ensemble des établissements financiers, soit 26 000 entreprises au total. Elle sera dotée pour cela de pouvoirs et de capacités de sanction renforcés. Les autorités espèrent que la nouvelle structure sera capable de mieux anticiper les risques afin que le contribuable n'ait plus à mettre la main au porte-monnaie à l'avenir. En sus de ces deux nouveaux organismes, le Comité de politique financière de la Banque d'Angleterre définira les orientations de la politique de supervision et surveillera les risques menaçant la stabilité du système financier, telles les bulles immobilières. Ce comité est présidé par le gouverneur de la Banque centrale. Les patrons des deux nouveaux organes de régulation y siègent également. Les experts pensent que la nouvelle structure ne sera réellement mise à l'épreuve que lorsque l'économie sera à nouveau prospère, entraînant de probables excès.