Après la mort d'un prisonnier palestinien la tension est montée d'un cran dans les Territoires occupés. Deux roquettes ont été lancées de la bande de Ghaza vers la ville israélienne de Sdérot en représailles aux conditions inhumaines des prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes. Mardi un char israélien a ouvert le feu en direction du territoire syrien après qu'un obus de mortier syrien, accompagné de tirs d'armes légères, soit tombé dans la partie du plateau du Golan occupée par Israël. L'armée de l'air israélienne a effectué trois bombardements sur le nord de la bande de Ghaza, un territoire surpeuplé. Une nouvelle agression qui apparemment ne suscite guère la désapprobation internationale. L'Etat hébreu était pourtant tenu par une trêve conclue fin novembre avec le mouvement Hamas à Ghaza. Le mouvement Hamas et Israël ont conclu ce cessez-le-feu le 21 novembre, jusqu'à présent globalement respecté, au terme d'une semaine de tension entretenue par le colonisateur. Depuis, Israël menace d'agresser de nouveau les Palestiniens de Ghaza, à coup de bombardements. Le coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, s'est inquiété de «la situation volatile sur le terrain» et à la question «non réglée» des prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes. «Il est de la plus haute importance de s'abstenir de toute violence dans cette atmosphère tendue», a plaidé Serry. La reprise des agressions israéliennes a suivi l'annonce du décès de Maisara Abou Hamdiyeh, un détenu sexagénaire qui est décédé, mardi matin, dans un hôpital israélien dans des conditions troubles. Une grève générale et une journée de deuil ont été décrétées en Cisjordanie à la suite de cette mort d'Abou Hamdiyeh, un ex-général des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne. Ce militant de la cause nationale avait été arrêté en 2002 et arbitrairement condamné par l'occupant à la prison à vie en 2007. En signe de protestation, les détenus palestiniens en Israël, dont certains observent une grève de la faim intermittente depuis des mois, ont refusé de s'alimenter. Des heurts ont à nouveau éclaté à El Khalil, la ville natale d'Abou Hamdiyeh, entre jeunes manifestants palestiniens et l'armée d'occupation. Le président Mahmoud Abbas et les partis palestiniens ont attribué la responsabilité de la mort de Abou Hamdiyeh au gouvernement d'occupation israélien. Mais Israël, un des derniers Etats coloniaux, demeure au dessus du droit international et sous la protection des Occidentaux. Pendant ce temps, on annonce le retour du secrétaire d'Etat américain John Kerry dans la région. Ce dernier doit rencontrer le président Abbas à Amman, afin de discuter de la reprise du «processus de paix», depuis longtemps mort et enterré. M. B./Agences